Martine Moïse : «Dermalog, assassinat de Monferrier Dorval, j’ai rien à me reprocher»

Au terme d’une audition ayant duré au moins 4 heures, au carré du juge instructeur Garry Orélien, l’épouse de l’ancien Président Jovenel Moïse, Martine Moïse ne désespère pas. Elle se dit confiante pour la suite de l’enquête sur l’assassinat de son mari.

Martine Moïse confié avoir été soumise à un questionnaire d’au moins 80 questions. Au carré du juge Garry Orelien, mercredi, elle a livré le dernier récit des évènements ayant conduit à l’exécution de son mari.

«Je ne compte renoncer dans cette affaire. Justice pour Jovenel Moïse: ce sera un combat de tous les instants» a-t-elle déclaré.

Témoin privilégié de l’irruption du commando armé colombien dans l’intimité du couple présidentiel, Martine Moïse a été touchée dans ses entrailles par ce crime odieux. Elle doit désormais partager la douleur d’un être exécuté, comme celle des autres âmes victimes de violence ou massacrées dans des quartiers populaires, sous le règne de son époux.

«J’encourage les personnes citées, concernées par l’enquête à coopérer avec la justice. À propos de Dermalog, de l’assassinat de Monferrier Dorval, je n’ai rien à me reprocher, je suis prête à collaborer» a-t-elle promis.

Les proches du Chef de l’État assassiné, Jovenel Moïse se retrouvent à la croisée d’une aventure inespérée, celle de voir la justice triompher dans le dossier du crime du 7 juillet dernier, à Pèlerin 7.

Jovenel Moïse, accusé à tort d’avoir instrumentalisé la justice, forcé des juges à la retraite, persécuté des opposants politiques, doit bénéficier l’héritage d’un appareil judiciaire pratiquement en lambeaux, décrié, qu’il a achevé, soufflent des observateurs. Il hérite de ses propres erreurs pour avoir mis la justice sous sa coupe réglée, dénoncent des militants.

Ces derniers, présents au tribunal de première instance de Port-au-Prince, à l’occasion de l’audition de Martine Moïse, présument que l’ancien Chef de l’État a creusé sa propre tombe en faisant main basse sur un système judiciaire, gangrené par la corruption, le népotisme, la partialité.

En exigeant justice et réparation pour le Président criblé de balles dans sa chambre, les sympathisants du régime, les néo-jovénelistes ne doivent pas nourrir l’illusion d’un procès rapide pour sanctionner les coupables, ont scandé des voix hostiles à la politique de Moïse, châtiées par des sympathisants du feu Président, pour avoir dit haut ce d’autres pensent tout bas.

«Jovenel Moïse est indigne d’obtenir justice. Il n’a pas oeuvré pour cette cause» ont clamé ces voix discordantes.

À ce stade, Martine Moïse demeure évasive sur son avenir politique, en dépit du fait qu’elle a admis, sur des médias étrangers, nourrir le rêve de se porter candidate à la présidence.

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