Martine Moïse et le mystère enveloppant l’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse

Après avoir été auditionnée par la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), presqu’en catimini, sur l’assassinat de son mari comme témoin de premier plan, Martine Moïse, s’est envolée, jeudi, pour les États-Unis d’Amérique. Un épisode de plus qui alimente des flous quant à l’aboutissement effectif de l’enquête sur l’exécution de Jovenel Moïse.

Les autorités policière et judiciaire multiplient des actions controversées sur l’enquête devant faire la lumière sur l’assassinat, le 7 juillet dernier, du Président Jovenel Moïse, déplorent certaines voix. Des interdictions de départ, des convocations du Parquet, des mesures conservatoires à l’encontre des policiers en charge de la garde rapprochée de Jovenel Moïse figurent parmi les initiatives engagées par la justice pour tenter de remonter les commanditaires du crime, constate-t-on.

Pour certains observateurs avisés, la stratégie s’apparente à une Tour de Babel, un processus imperceptible. Moins de 48 heures après l’acte, des présumés assassins ont été appréhendés, selon le directeur général ai de la Police nationale d’Haïti (PNH), Léon Charles. S’il faudra chercher midi à quatorze heures pour remonter l’itinéraire de voyage des Colombiens, pour ce qui a trait à l’identité des commanditaires, l’exercice devrait être une simple formalité, selon des observateurs. Quid des séances interrogatoires réalisées par la Direction centrale de Police judiciaire (DCPJ)? En quoi la vague de convocations au Parquet des policiers des unités spécialisées du Palais pourrait faire bouger les lignes ?

Dans l’intervalle, le responsable de l’Unité de sécurité générale du Palais national (USGPN), Dimitri Hérard et d’autres policiers ont boudé l’invitation du Commissaire du Gouvernement, Bed-Ford Claude, pour s’expliquer sur leur implication dans l’exécution de M. Moïse. À défaut de se présenter physiquement au Parquet de Port-au-Prince, compte tenu de l’isolement imposé, ils devraient déléguer leur avocat, considèrent des experts juridiques.

Dans la foulée des incertitudes, la décision de l’épouse du 58ème Chef d’État, Martine Moïse de laisser, mercredi, le pays sans une communication officielle, interpelle. A-t-elle été sollicitée pour livrer sa version des faits sur l’attaque armée? Témoin de la scène de crime, l’épouse du Président tient-elle la dragée haute aux autorités policières dans le dossier ? Des questionnements qui laissent perplexes.

L’enquête piétine, tous les indices augurent que la lumière sur l’attaque du 7 juillet n’est pas pour demain. À mesure que les jours se suivent, l’espoir d’un zeste de vérité se dissipe.

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