Martissant : les cas d’enlèvement tendent à se multiplier, la PNH alertée

Le président de l’Association des propriétaires et chauffeurs d’Haïti (APCH ), Méhu Changeux, classe dans le stade des rumeurs les informations évoquant l’intervention des forces de l’ordre à Martissant, soldée par la blessure par balle du caïd Johnson André alias « Izo », tout comme les annonces formulées par l’institution liées à l’intensification du système de surveillance sur le quartier de Martissant à partir des drônes.

Le rapt, dimanche, de deux occupants d’un autobus reliant les Cayes/Port-au-Prince perpétré par des hommes lourdement armés est perçu comme une forme de provocation. Au milieu d’une vaste mobilisation populaire contre l’insécurité, ponctuée par des cas de lynchage, le gang « 5 segond » opérant à Village-de-Dieu ne chôme pas et poursuit ses pratiques criminelles visant à décapitaliser des proches des otages. Cet énième acte d’enlèvement interpelle sur les dispositions annoncées par les autorités policières pour déloger les gangs établis à l’entrée Sud de Port-au-Prince.

Cet enlèvement met également à nu les dispositions annoncées par la PNH articulées autour des stratégies de renforcement du système de surveillance via des drônes et le verrouillage des points d’évacuation à Martissant, réagissent des citoyens interrogés par HIP. En outre, le silence des autorites policières sur les rumeurs persistentes relatives à la situation du caïd Johnson André « Izo » annoncé touché par balles, nourri les suspicions sur le manque de volonté des dirigeants à voir la fin du grand banditisme en Haïti.

Entre-temps, la chasse aux présumés bandits afilliés à des organisations criminelles s’est intensifiée dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince et s’étend déjà dans d’autres villes haïtiennes. La liste des victimes de l’opération « Bwa kale » initiée moins d’une semaine par des membres de la population est longue. On dénombre déjà plus d’une cinquantaine de malfrats appartenant à des groupements armés lynchés dans des communautés, excédées par la proportion inquiétante de la violence armée.

S’il est une palissade que les gros poissons et les requins n’ont pas encore été touchés par la justice expéditive, il n’en demeure pas moins vrai que des seconds couteaux, des alliés des fractions criminelles ont fait les frais de la chasse intensifiée par la population.

Plusieurs endroits dont Gros-Morne, Sources-Matelas, La Gonâve, Miragoâne, Cap-Haïtien, Laboule ont emboîté les pas à Canapé-Vert. Des images d’individus qui cherchent à fuir des zones contrôlées par des gangs, lynchés par des groupes de citoyens inondent constamment les réseaux sociaux.

La mobilisation populaire pour mettre fin au banditisme et à la criminalité qui sévissent en Haïti devient une contagion. Dans les couloirs officiels, aucune note des dirigeants de facto pour tenter de calmer les esprits surchauffés n’est à l’ordre du jour.

Le pouvoir de facto abonné à l’indifférence malgré les exactions des hors-la-loi serait irresponsable de solliciter une trêve de la population, commentent des avisés. Pour avoir été assistant passif des appels aux secours des familles victimes des gangs, le premier ministre Ariel Henry ferait mieux d’observer sans réagir sous peine de faire face au courroux populaire, préviennent des voix avisées.

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