Martissant : l’ultimatum des Commerçants du Grand Sud au gouvernement de facto a expiré

Après le Palais de justice de Port-au-Prince, les gangs établis dans l’entrée Sud de Port-au-Prince rêvent de conquérir d’autres territoires au Bicentenaire pour imposer la terreur. Dans l’intervalle, le gouvernement de facto, après avoir pu convaincre les commerçants du Grand Sud à faire retrait, le 1er juin dernier, de leur mouvement visant à exiger des mesures afin de juguler le banditisme qui sévit à Martissant, ne s’est jamais manifesté pour répondre à l’ultimatum de 15 jours fixé.

Quelle sera la prochaine étape à franchir dans la mobilisation des commerçants du Grand Sud pour forcer le gouvernement de facto à poser des actions en vue de mettre en déroute les gangs qui opèrent à Martissant ? Après maints mouvements, le pouvoir d’Ariel Henry, après avoir multiplié les promesses non tenues, s’enferme dans le silence en dépit de la liste des victimes qui s’allonge et les exactions des gangs qui augmentent.

La prise d’assaut du Palais justice conjuguée à l’attaque armée contre le bâtiment de l’Autorité de portuaire nationale (APN), au cours de laquelle au moins deux agents de sécurité ont été assassinés, témoigne d’un silence complice de l’État face à la violence orchestrée par les criminels.

Aucun communiqué officiel du gouvernement, sinon que la demande du commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Jacques Lafontant, sollicitant de la PNH des moyens pour reprendre contrôle de l’espace.

Le calvaire des usagers de la route nationale numéro 2, à hauteur de Martissant, semble être loin de se terminer. Plus d’un an après l’occupation totale de cet axe par les bandits, le gouvernement de facto, pour désamorcer le mouvement entamé par des entrepreneurs de la péninsule Sud qui réclament l’intervention de l’État en vue d’adresser l’insécurité, s’était engagé à agir avant le 15 juin. Depuis, rien n’a été fait pour adresser la crise. Au contraire, les criminels maintiennent leur même mode opératoire de rançonnement, de kidnapping, et d’autres menaces de mort. Au quotidien, des passants se font attaquer, violer en toute impunité.

Le 9 mai, à la Direction générale de l’institution policière, le directeur général de la Police nationale d’Haïti (PNH), Frantz Elbé, a vanté ses réalisations au sein de la PNH. Il a affirmé avoir conduit la force de police sur la voie des réformes. Parallèlement, la question de Martissant, retenait les sujets. À la question de savoir si le quartier de Martissant restera définitivement sous le contrôle des gangs dans les années à venir, il appelle à la patience avant d’intervenir dans cette zone. Une énième annonce après des promesses vides renouvelées par le régime de facto.

Pas un jour sans enregistrer un cas d’assassinat par balle, de camion détourné. À écouter certains observateurs, la crise s’envenime, les acteurs s’affichent incompétent. Aucune tentative pour mater les gangs n’a été formulée. Entre-temps, les conditions de vie des citoyens se dégrade, les chefs de foyer peine à faire bouillir la marmite. Le risque pour que le Bicentenaire de Port-au-Prince reste totalement assiégé par les gangs se dessine progressivement.

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