Massacre : 3 ans après, La Saline pleure ses victimes, les assassins fédèrent et se renforcent
Au cœur de Port-au-Prince, dans la nuit du 13 et 14 novembre 2018, La Saline a été le théâtre de l’un des plus meurtriers massacres du pays faisant plus de 70 morts sur une population qui patauge dans la misère. Trois (3) ans après, dans ce bidonville martyr, la fracture reste profonde. Les auteurs de ce crime, proches du pouvoir de Jovenel Moïse sont venus, puis revenus, semer la mort dans l’un des quartiers le plus pauvre du pays.
Le massacre a duré plus de 14 heures sans que des unités spécialisées de la Police présentes à proximité n’interviennent sur les lieux du drame. Ils ont tué hommes, femmes et enfants, ensuite brûlé leur corps et abandonné leurs restes sur des piles d’immondices, mangés par des animaux. Onze (11) femmes et filles sont victimes de viols collectifs, rappelle la responsable du programme du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), Marie Rosie Auguste Ducénat.
Les familles des victimes des atrocités des groupes armés attendent encore justice et réparation. L’État n’a rien fait pour protéger la population au moment du crime. Et 3 ans après, la justice peine aujourd’hui à condamner les coupables.
Jimmy Chérisier alias Barbecue continue dans ses pratiques de terroriser la population. L’ex directeur général du ministère de l’intérieur, Fednel Monchéry et l’ex délégué départemental de l’Ouest Joseph Pierre Richard Duplan, courent encore les rues en toute impunité, regrette la défenseuse des droits humains. Il y a des proches des victimes qui sont devenus fous, déplore Marie Rosy Auguste Ducénat. Dans une interview accordée au journal, la responsable a fait savoir que le dossier reste bloqué au niveau de la Cour de Cassation après une action intentée par la défense des accusés. Le RNDDH continue de réclamer justice pour les victimes, conclut la militante des droits humains.
Malgré que les organisations de défense des droits humains et l’ONU ont publié des rapports accablants, confirmant la complicité des autorités gouvernementales avec des gangs armés dans le massacre à La Saline, les victimes peinent à obtenir justice.
Deux ex-officiels du régime, Fednel Monchéry, ex-directeur général du ministère de l’Intérieur et des Collectivités territoriales et Joseph Pierre Richard Duplan, ex-délégué départemental de l’Ouest, représentant du président Jovenel Moïse ainsi que l’ex-policier Jimmy Chérizier, ont été sanctionnés par le département du Trésor américain pour avoir commis de sérieuses violations de droits humains en Haïti peut-être en lien avec ce massacre.