Michel Martelly et Jovenel Moïse, les deux faces de la médaille de nos malheurs actuels

Sans contredit, l’ancien président Michel Martelly et l’ex-Chef d’État défunt Jovenel Moïse sont les destructeurs de l’ordre constitutionnel, les constructeurs de vide institutionnel et les partisans de l’ingérence internationale.

Il n’y a jamais eu autant de spéculations et d’incertitudes autour des dates constitutionnelles en Haïti depuis la prise du pouvoir par le PHTK. De Michel Martelly en passant par Jovenel Moïse, le pays s’est retrouvé à chaque fois empêtré dans des tergiversations à outrance et des interprétations contradictoires, parfois erronées des textes de lois. Les prérogatives présidentielles en matière d’élections n’ont jamais été respectées par les présidents ‘’Tèt Kale’’. Cette situation a abouti au dysfonctionnement des institutions de la République, aux violations flagrantes de la constitution et a donné lieu à des manœuvres politiciennes et surtout, dans les cas de Jovenel Moïse en 2021 et aujourd’hui d’Ariel Henry, à un nouvel ordre « d’ingérence politique » de l’international en Haïti.

À l’approche du 7 février 2016, le pays retenait son souffle sachant que le président ‘’tèt kale’’ n’avait pas de successeur, à l’approche du deuxième lundi du mois de janvier 2020, le pays s’est enlisé dans un débat houleux sur la fin du mandat ou pas de deux tiers du sénat, au début de l’année 2021, c’est la fin ou pas du mandat de Jovenel Moïse qui était au cœur de l’actualité et cette année, il y a eu non seulement un débat sur la fin du mandat du dernier tiers du sénat et aujourd’hui le débat s’articule autour du départ ou non du premier ministre de facto, qui n’a pas de mandat constitutionnel, mais qui veut rester au pouvoir au-delà du 7 février, qui est une date charnière dans la constitution haïtienne, puisqu’elle définit le début ou la fin de tout mandat présidentiel. Le pays se trouve coincé dans une spirale de destruction et de mise en veilleuse de la constitution de 1987 depuis l’irruption des hors la loi ‘’phtkistes’’ aux commandes du pays.

L’ère du PHTK en Haïti est une chute vertigineuse vers l’illégalité, l’illégitimité et l’inconstitutionnalité. Michel Martelly a aplani le chemin pour son dauphin Jovenel Moïse, qui lui a achevé ce plan macabre de précipitation du pays dans le désordre total. Avec ce pouvoir, nous voici aujourd’hui, dans une nouvelle dynamique, dans de nouveaux rapports avec l’international. Les impérialistes aujourd’hui interviennent directement pour conforter les dirigeants haïtiens dans l’illégalité et dans l’inconstitutionnalité. En 2021, Jovenel Moïse avait reçu le soutien des puissances occidentales malgré la fin de son mandat constitutionnel, elles sont intervenues après la mort de Jovenel Moïse dans un premier temps pour donner plein pouvoir à Claude Joseph et par la suite introniser Ariel Henry comme premier ministre de facto.

Aujourd’hui, à un moment où des forces vives de la nation travaillent à une sortie de crise pour un retour du pays à l’ordre constitutionnel, l’impérialisme se positionne déjà, en nous faisant la leçon sur ce à quoi est attaché le pouvoir du premier ministre de facto Ariel Henry. PHTK a ouvert la voie, par rapport à l’instabilité politique qu’il a créée, au vide constitutionnel qu’il a provoqué et aux dirigeants de facto qu’il a mis au pouvoir, au « blanc » pour asseoir un nouvel ordre « d’ingérence politique », c’est-à-dire, orienter, dicter et entretenir le pays dans le chaos.

Les incertitudes et les tractations qui dominent l’actualité politique aujourd’hui à l’approche du 7 février 2022 est le résultant des choix rétrogrades et obscurantistes de Michel Martelly et de Jovenel Moïse. Ces derniers ont agi en dehors du cadre légal, ils n’ont accordé aucune priorité ni aux institutions ni à la constitution qu’ils ont juré de respecter et de faire respecter. L’instabilité politique qui gangrène notre existence aujourd’hui est également le résultats de nos votes.

Le 7 février 2022 sera décisif, il peut être un tournant dans notre histoire de peuple. Pour qu’il soit en notre faveur, le peuple doit choisir son camp. Nous devons faire le choix en fonction de la réalité qui se dessine actuellement. Ariel Henry symbolise la continuité, donc l’illégalité, l’illégitimité et l’inconstitutionnalité. Il ne peut en rien travailler pour un retour à l’ordre constitutionnel. Le soutien de l’international à son pouvoir est la preuve de sa volonté de laisser le « blanc » exercer son ingérence dans les affaires du pays. Choisir notre camp aujourd’hui incombe à toutes et à tous de faire confiance aux acteurs jusqu’ici qui sont dans une démarche inclusive et participative pour éviter au pays de sombrer dans le chaos.

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