Migration : Des Haïtiens maltraités en République Dominicaine, le Gouvernement se tait

L’étau se resserre de la manière la plus brutale et atroce sur les Haïtiens vivant en République Dominicaine, ces derniers temps. Les vidéos en circulation sur les réseaux sociaux donnent une idée du calvaire que vivent des membres de cette communauté en terre voisine.


On y voit des Haïtiens pourchassés, maltraités, humiliés par des agents de l’immigration, de la police et de l’armée dominicaines au moment de leur arrestation. Ces compatriotes ont été par la suite jetés, comme des bêtes sauvages, par centaines dans des véhicules de transport de marchandises pour être conduits dans des centres carcéraux avant d’être expulsés du pays.

Ces images suscitent de l’indignation chez des internautes qui imputent la responsabilité au gouvernement haïtien qui s’engouffre, depuis quelques temps, dans une indifférence totale et abjecte. Aucune note de sympathie ni d’annonce de dispositions en lien avec cette situation de la part du ministre haïtien des affaires étrangères, encore moins du premier ministre Ariel Henry qui semble s’occuper d’autres choses plutôt que de se soucier du sort du peuple haïtien.

Si dans par le passé, les sans-papiers étaient l’unique catégorie visée dans les vagues d’arrestation suivies de déportation en République Dominicaine, la réalité est tout autre en ce moment.
Certains Haïtiens ont été arrêtés par des agents de la police dominicaine en dépit du fait qu’ils disposent des documents d’immigration valides. Comme c’est le cas de William Marcellus et de sa fiancée Darline Pierre Louis qui étaient en séjour là-bas dans le cadre de la célébration de leurs fiançailles.

« Accompagné d’un chauffeur, nous étions en route pour aller voir une amie qui habite à « Moca », une ville située à l’Est du pays, lorsque des policiers nous ont fait signe de s’arrêter. Après s’être rapprochés de notre voiture, ils nous ont demandé de nous identifier, ce que nous avons fait en leur présentant nos deux passeports. Le mien et celui de ma fiancée, le chauffeur étant un dominicain.
Sans même regarder les documents, ils nous ont intimé l’ordre d’un geste machinal de descendre de la voiture et ont procédé du même coup à notre arrestation, sans que l’on ne sache pour quelle raison », explique William.

« Au lendemain de cette arrestation nous avons été expulsés sans qu’on ait eu la chance de récupérer nos objets, dont des vêtements, des chaussures, et même de l’argent qu’on avait laissé à l’hôtel », déplore le médecin qui qualifie cet acte de raciste et de haine contre les Haïtiens. « Je jure de ne plus jamais remettre les pieds dans ce pays », confie cet homme, invitant le gouvernement à entrer en pourparlers avec les autorités dominicaines en vue d’éviter le pire.

Entretemps, l’administration se terre dans son mutisme, comme si le sort de ces compatriotes ne la concerne guère. Alors que Luis Abinader se montre très confortable, annonçant la poursuite des rapatriements dans les même conditions exécrables, donc en dehors du respect de la dignité humaine.

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