Manif - Policiers

Mobilisation policière à Port-au-Prince: la violence a changé de camp

Pour une rare fois, sur le macadam, les policiers membres du Syndicat de la Police Nationale d’Haïti se sont abonnés au mouvement pacifique sans agresser des riverains, sans attaquer des bâtiments publics. Cependant, la répression manifestée dans le camp des agents assurant la couverture de la marche scandalisait les protestataires.

Au Champs-de-Mars, à l’annonce du coup d’envoi de la marche des policiers du Syndicat de la Police Nationale d’Haïti, des rassemblements épars de militants politiques s’organisaient. Des sympathisants des policiers soutenant la cause relative aux meilleures conditions de travail, à la revalorisation salariale, à la libération de Jean Pascale Alexandre (agent de la BLTS incarcéré) se sont mobilisés dès les premières heures de la manifestation.

Parallèlement, au Carrefour de l’Aéroport, le décor effrayait déjà les dizaines de citoyens en attente des premières vagues de la mobilisation. Les tentatives de rassemblements ont été vite réprimées par les agents, en poste sous le viaduc, pouvait-on observer. Des policiers retranchés à l’intérieur des blindés ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule de manifestants. Au bilan, plusieurs personnes sont sorties blessées dont Jessica Jourdan et Jameson César respectivement journalistes à La Brève info et Palmiste FM.

La foule partant du Champs-de-Mars, dirigée par des policiers du SPNH-17, a bravé le dispositif établi par le Haut-Commandement de l’institution policière au Carrefour de l’Aéroport. Soutenue par une large banderole, l’affluence majoritairement composée de policiers, a essuyé des jets de gaz lacrymogène, sans jamais fléchir à progresser. Au final, le noyau central du mouvement a réussi à traverser l’autoroute de Delmas pour emprunter Delmas 32.

Dans l’intervalle, la deuxième vague des opposants, pour exprimer sa colère, a érigé au passage, barricades enflammés, carcasses de véhicules, débris métalliques et amas de pierres sur la chaussée. À Delmas, la circulation automobile, s’apparentait à un chemin de croix pour des usagers de l’autoroute. Des commerçants, des automobilistes, des piétons endimanchés se bousculaient à l’idée de se soustraire de la violence qui y régnait, a-t-on constaté.

Au terme de la marche, les organisateurs (SPNH-17) ont envisagé d’intensifier la mobilisation. Malgré le Coronavirus, ils menacent de manifester les 11, 12 et 13 Juin prochain, dans le sillage du 25ème anniversaire de la Police Nationale d’Haïti.

Hervé Noel / HIP

Crédit Photo / Souffrant Guerking

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