MTPTC : des occupants du centre-ville de Port-au-Prince invités à « vider les lieux »
Peut-on s’attendre à la matérialisation effective de l’état d’urgence sécuritaire décrété depuis le 17 juillet dernier par l’équipe de facto ? En accordant huit jours francs aux occupants du centre-ville de Port-au-Prince pour « vider les lieux », le Ministre des travaux publics, transport et communication (MTPTC), l’ingénieur Raphael Hosty, fera-t-il mieux que son prédécesseur ?
Le MTPTC, à travers un communiqué en date du 24 juin 2024, fait référence à l’application de l’Arrêté du 17 juillet 2024 sur l’état d’urgence sécuritaire décrété sur 14 communes du département de l’Ouest et de l’Artibonite pour inviter les occupants du centre-ville de Port-au-Prince à « vider les lieux ».
Selon l’Arrêté du Moniteur # 86 du vendredi 1er juin 2012, les propriétés comprises dans l’aire partant de l’intersection de l’axe du Boulevard Harry Truman et de l’axe de la Rue Joseph Janvier jusqu’à l’axe de la rue du Magasin de l’État, en direction de l’Est, suivant l’axe de la rue du Magasin de l’État, ont été déclarées d’utilité publique. Le document rappelle que la ligne sur l’axe de la Rue d’Hennery jusqu’à la rue de l’Enterrement est réservé à la construction des édifices des institutions publiques détruites par le séisme du 12 janvier 2010.
La note signée du Bureau de communication du MTPTC souligne « quant aux éventuels propriétaires non encore indemnisés, mais forcés d’abandonnés, il leur est rappelé l’obligation de fournir les titres appropriés permettant de finaliser le processus de leur indemnisation en attente ».
En réaction, le regroupement « Konbit ayisyen pou lojman altènatif » (KAYLA) dénonce le caractère illégal de la mesure adoptée par le gouvernement de transition. Sur les ondes de Radio Kiskeya, le dirigeant de KAYLA, Reyneld Sanon appelle les autorités à reloger les victimes dans des propriétés des contrevenants à la loi afin d’anticiper une nouvelle crise du logement à Port-au-Prince.