« Nou pap ka egzilem, Nou pap ka touyem, Nou pap ka anprizonem », hurle Jovenel Moïse

À moins de 48 heures de la fin de son quinquennat, le Président de la République met en garde tous les secteurs contre toute tentative de le forcer à quitter le Palais national le 7 février prochain. Lors du lancement vendredi 5 février 2021 d’un projet d’electricité à Fort Liberté, département du Nord-est, Jovenel Moïse a déclaré qu’il ne laissera pas le pouvoir, et ne partira pas en exil.

Alors que la date du 7 fevrier 2021 approche, le Chef de l’Etat sort a nouveau ses griffes et attaque ses opposants ainsi que des membres du secteye privé. Pour Jovenel Moïse, la crise politique que connait Haïti actuellement est une « crise provoquée ». « Les turbulences politiques auxquelles nous assistons, engendrent la misère, le kidnapping, le rareté de gazoline et du dollar sur le marché », justifie-t-il, comme pour se dédouaner de sa responsabilité.

Dans une intervention teintée d’arrogance, le premier citoyen de la nation se croit intouchable et est convaincu que personne ne peut le forcer à quitter le Palais national. « Nou pap ka egzile m, nou pap ka touye m, nou pap ka anprizonem. Gon dènye Prezidan ki koke nan gòj nou », a martelé Jovenel Moïse, devant un groupe de citoyens, acquis à sa cause. Le Chef de l’Etat s’en est pris aux membres de l’opposition qui, selon lui, n’ont rien proposé pour améliorer les conditions de vie de la population.

« Poukisa nou pa t pè 4 an, epi kounya se yon ti rès manda ki deranje nou ! », ironise Jovenel Moïse qui, semble-t-il, ignore l’existence de l’article 134-2 de la constitution, qui consacre la fin de son mandat.

Durant son intervention, M. Moïse n’a pas manqué également d’attaquer ce qu’il appelle des « oligarques corrompus ». Pour lui, la grogne qui se propage actuellement dans le pays est concoctée par des membres du « système », en raison des différentes mesures prises par son administration. « Lajan ki grate w la, al.mete l labank oubyem ede moun. Si w pa rete trankil avèk li, pita ka pi tris…», menace l’ancien patron d’Agritrans.

En faisant semblant d’ignorer sa mauvaise gouvernance, Jovenel Moïse impute la responsabilité à la classe politique et certains membres secteur privé. À en croire le #1 de de l’Exécutif, des hommes d’affaires dont il a résilié certains contrats juteux, tentent de destabiliser le pays, et le forcer à quitter le pouvoir. Pour le Président Moïse, son administration travaille ardemment, et le pays est actuellement sur les rails du développement.

Cette sortie fracassante du Chef de l’Etat arrive dans un contexte où l’administration américaine annonce son support aux prochaines élections. Dans un article publié ce vendredi par l’AFP, citant le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price, les Etats-unis croient qu’« un nouveau président désigné devra succéder au président Jovenel Moïse au terme de son mandat, le 7 février 2022 ». Une déclaration qui fait l’affaire de l’administration Moïse-Jouthe, qui pourtant peine à resoudre le problème de l’insécurité, redresser l’économie et renforcer les institutions.

Haiti Info Pro

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