Nouvelle journée de tension à Port-au-Prince, plusieurs blessés dont un journaliste

Diverses zones de la capitale haïtienne étaient, une nouvelle fois, sous tension, ce lundi 29 août 2022. À la base de cette situation, plusieurs centaines de citoyens qui ont foulé le macadam à l’appel de l’artiste de la musique alternative engagée, Khebert Bastien, et l’Organisation sociopolitique Espace de Mobilisation Nationale (EMNA).

Par ce mouvement, les protestataires entendaient dénoncer le phénomène de l’insécurité, la rareté des produits pétroliers sur le marché local, la misère ainsi que la cherté de la vie.
Les manifestants exigeaient, dans la foulée, la démission du Premier ministre-président Ariel Henry qui, selon eux, mène la barque du pays vers la destruction.
Le coup d’envoi de ce mouvement de protestation a été donné simultanément à la place de la Constitution au Champ-de-Mars et au Carrefour de l’aéroport, qui constituaient les principaux points de rassemblement, pour ensuite prendre la direction de l’autoroute de Delmas. Sur leur parcours, les manifestants n’ont pas manqué de lancer des propos hostiles à l’encontre de l’ancien défenseur des causes populaires, Me André Michel, qu’ils accusent d’être l’un des responsables de l’insécurité et de la misère qui sévissent dans le pays.

« Autrefois, tu dénonçais sans réserve l’administration de Jovenel Moïse, tu la rendais responsable de tous les maux du pays, à l’époque tu étais dans l’opposition.
Maintenant, tu fais la pluie et bon temps au sein du pouvoir dirigé par le Super chef Ariel Henry, tu ne pipes mot, comme si l’insécurité galopante, la misère, la rareté des produits pétroliers sur le marché local que tu dénonçais, et qui se renforcent ces derniers, cessent d’exister », s’est adressé un manifestant au désormais « ennemi du peuple ». Il croit que toutes les actions entreprises par l’autoproclamé avocat du peuple sous l’administration de Jovenel Moïse, participaient d’une logique de « ôtes-toi, que je m’y mettes ».

D’autres manifestants ont craché leur colère sur le premier ministre Ariel Henry qui, selon eux, a déjà fait preuve d’incapacité dans la gouvernance du pays durant les 12 mois qu’il est aux commandes.

« Vous devez partir, on en a marre de vous, vous ne faites rien au pouvoir, vous vous êtes simplement contentés de jouir des avantages découlant de votre fonction, sans aucune résultat, alors que le pays se meurt, la population n’en peut plus », déclare un autre protestataires qui s’adressait au PM de facto.

Arrivée à Delmas 83, cette manifestation allait être dispersée, lorsque les policiers qui y cantonnent, ont ordonné aux protestataires de faire machine arrière. Face aux injonctions des agents de la Police Nationale d’Haïti, les manifestants, frustrés on ne peut plus, ont lancé des pierres en direction des policiers. Ces derniers ont réagi de manière brutale, en lançant des gaz lacrymogènes contre les protestataires, dispersant le mouvement qui augmentait en nombre à mesure qu’il progressait au niveau de la route de Delmas.

Il faut faire remarquer que dans ces altercations opposant les agents de l’Unité de Maintien d’Ordre aux manifestants un journaliste en est sorti blessé. Gethro Louis, travaillant pour le compte de Radio RCH 2000, a eu une fracture au niveau de la jambe droite.

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