Obed Lamy, jeune cinéaste à l’avenir prometteur
Le journaliste Obed Lamy a été sacré lauréat du prix « Meilleur film Étudiant » au festival Made In Arkansas 2021 pour son film documentaire intitulé Une voix de promesse. En séjour aux États-Unis pour une maîtrise en journalisme à l’Université d’Arkansas, le natif de Petit-Goâve a été récompensé pour son court-métrage de 20 minutes le 16 mai dernier.
Ce film retrace en partie le quotidien de l’étudiant noir Dekarius Dawson, entre de tendres moments en famille à Memphis et sa quête d’une nouvelle destinée à l’Université d’Arkansas où les disparités raciales sautent aux yeux.
Pour exprimer sa satisfaction, Obed Lamy n’a pas mâché ses mots : » le prix Meilleur Film Étudiant au festival Made in Arkansas m’est particulièrement significatif parce qu’il est décerné par un jury composé, entre autres, de professionnels du cinéma », a déclaré l’éditeur en chef de Enfo-Sitwayen, plateforme multimédia d’information pratique et d’éducation civique. « Ça me rend vraiment enthousiaste pour des perspectives futures et de ma croissance dans ce secteur », s’est réjouit l’ancien collaborateur du journal Le National.
Cependant, Obed Lamy a évoqué un « processus intimidant » pour ses premiers pas dans le film-documentaire : « vous savez, quand on fait un documentaire pour la première fois, le processus paraît tellement intimidant que les prix et distinctions sont les dernières choses auxquelles on pense. Mais lorsque ce moment arrive, il y a au moins deux bonnes raisons à cela: une validation de la qualité du travail et la motivation de faire toujours mieux », s’est félicité le cofondateur d’Educ-Ha Group.
Il faut croire que le choix du thème traité dans le documentaire qui est un plaidoyer en faveur de la diversité n’est pas innocent. C’est la raison pour laquelle, l’ancien collaborateur de Loop Haïti a choisi de raconter l’histoire de Dekarius Dawson, cet afro-américain devenu le premier de sa famille à décrocher un diplôme universitaire dans un environnement académique où les inégalités raciales représentent un handicap pour l’avancement des noirs.
« Au fait, le documentaire ne traite pas directement du racisme mais de la question de la diversité. Il invite en quelque sorte à réfléchir sur ce qu’il faut pour garantir l’intégration et l’inclusion des groupes minoritaires sur les campus universitaires où l’on compte environ 4 noirs sur chaque 100 étudiants », a souligné Obed Lamy arguant que la volonté de favoriser la diversité et l’inclusion sur les campus universitaires
implique bien plus que des indicateurs statistiques.
Pour Colleen Thurston, productrice exécutive et professeur adjointe à l’Université d’Arkansas, ce qu’Obed a accompli ici est de présenter une histoire d’adversité, d’injustice, de racisme et d’ignorance sous un jour plein d’espoir et de démontrer qu’il est vraiment possible pour une seule personne de faire la différence. « En ces temps, où l’injustice raciale est au premier plan de nos esprits, partager les histoires des acteurs du changement comme Dawson évoque l’espoir d’une société, d’un campus et d’une Amérique plus justes et équitables », a poursuivi la conseillère pédagogique d’Obed Lamy.
Le film Une voix de promesse a été sélectionné dans plusieurs festivals en 2020 comme l’Arkansas Cinema Society ; le FayetteVille Film Fest et le Black Bear Film Festival et a été lauréat du prix du public du Festival Film Arkansas 2020 avant de décrocher le prix Meilleur Film Étudiant d’Arkansas de l’année 2021.