PHTK signe l’acte de décès du carnaval haïtien !

L’œuvre destructrice du pouvoir PHTK est colossale. De l’effondrement de l’Etat dans toutes ses composantes, en passant par l’asphyxie de l’économie, l’effritement des valeurs morales et des traditions, PHTK a balayé d’un revers de main les construits sociaux politiques et culturels d’Haïti. La culture, marque identitaire d’une société, est en déclin. Elle est devenue un élément caricatural mettant en avant les bêtises des dépravés du pouvoir en place.

Le carnaval, la plus grande festivité populaire du pays, a perdu tout son sens et son essence depuis sa première organisation par le PHTK jusqu’à date. Il est dénaturé, sorti de son sens premier pour devenir un instrument de propagande, un outil politique servant les intérêts du pouvoir en place et surtout un moment de blanchiment, de corruption de détournement et d’enrichissement illicite.

En France sous la monarchie, pour accueillir un nouveau roi, on prononçait cette phrase traditionnelle: le roi est mort, vive le roi. On pourrait si bien l’utiliser dans le cas du carnaval haïtien : le carnaval est mort, vive le carnaval. A chaque période carnavalesque, la population est suspendue aux lèvres des dirigeants en attendant le thème du carnaval, les groupes musicaux sont impatients de soumettre leur meringue à l’attention du public, les fans sont curieux de voir le contenu des textes de leurs groupes favoris, les mélodies et les slogans qui vont rythmer les trois jours gras, on était impatient de voir dans quel sens les groupes qui se réclament du peuple allaient orienter leur texte, comment ils allaient dénoncer les dérives du pouvoir en place, la corruption et l’insécurité qui gangrènent le pays, on avait hâte, on était désireux de vivre ce moment de déhanchement, de jubilation et de réjouissances populaires.

Malheureusement, le carnaval est mort. Il l’est parce que Martelly en 2012 l’avait utilisé comme un instrument politique pour combattre ses adversaires. Brothers Posse, par exemple, a été écarté dans un premier temps du défilé de 2012 avant d’être repêché par la suite sur ordre de Martelly. Il a été boycoté en 2013 pour son titre « aloral ». Martelly a signé dès lors la mort du carnaval, qui jadis a été un espace où les artistes, dénonçaient les excès des gouvernements en place, la corruption dans l’administration publique, le népotisme etc. C’était également, un moment de passer en dérision les hommes politiques en les caricaturant.

Martelly et Jovenel Moïse ont vassalisé le carnaval, au point que deux icônes de la plus grande manifestation culturelle du pays, devenus célèbres avec leurs meringues toujours hostiles aux différents gouvernements passés, ont vendu leur âme au PHTK. Lòlò et Manzè ont mis en avant l’argent et relégué les traditions au second plan. Ils ont eux aussi, tué le carnaval.

Le carnaval est mort parce que sa délocalisation n’a pas été faite dans un souci « d’intégration » des gens les plus reculés du terroir. C’était une façon pour les autorités de bouder les revendications populaires à Port-au-Prince, de laisser libre cours aux bandits qui déjà faisaient régner la terreur dans les bidonvilles et les quartiers populaires. Le carnaval est mort parce que Jovenel Moïse, vallet de Martelly, a laissé ce dernier s’attaquer à tous les gens de bien sur le parcours avec des propos irrévérencieux.

Il est mort parce que le pays n’est plus débout. Il est mort parce que nos artistes ne chantent plus la misère du peuple, ils ne dénoncent plus les exactions des gouvernants. Il est mort parce qu’il n’est plus cet espace où la culture faisait vibrer les Haïtiens de tout âge, où les Haïtiens de toutes les classes étaient confondus dans une ambiance folle. Il est mort parce qu’il ne peut pas être dansé par des zombis (haïtiens). Il est mort parce qu’il ne veut pas être victime de l’ingérence de l’international, de la complaisance du pouvoir en place, de l’impunité qui s’installe dans pays, du kidnapping qui ronge le pays et surtout, il est mort parce qu’il ne veut plus être un instrument politique aux mains des bandits qui nous gouvernent. Le carnaval est mort, vive le carnaval !

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