Pierre Espérance: « Des affrontements armés commandités pour contrarier les fouilles… »

La présence dans le port de Port-au-Prince de plusieurs conteneurs contenant des armes et des munitions, mais non encore perquisitionnés, est à la base des conflits armés éclatés dans la capitale, révèle Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau national de défense des droits (RNDDH).

Hasard ou simple coïncidence dans le cadre des évènements violents survenus à Port-au-Prince durant les 24 heures? À cette interrogation, le responsable du RNDDH a tranché. Pour lui, les affrontements armés entre gangs rivaux traduisent une mise en scène bien orchestrée et planifiée visant à contrarier les opérations de fouille dans des bateaux ayant jeté l’ancre à Port-au-Prince.

Le groupe criminel de « G-9 an fanmi » a été mobilisé pour entraver les opérations à la Douane et dans le port de la capitale. Ces offensives violentes ne sont pas isolées, mais elles résulent d’un plan orchestré par des contrebandiers pour paralyser les activités au Bicentennaire, dans le quartier de La Saline. Les directives sont claires, selon le militant des droits humains. Exécuter des citoyens, provoquer le chaos, entretenir la terreur, défier les forces de l’ordre, des points clairement énoncés dans l’objectif de protéger certaines figures présumées complices dans le scandale de trafic d’armes et de munitions, faire monter les enchères, orienter des tractations, insiste Pierre Espérance.

Dans le même ordre d’idée, le directeur exécutif du RNDDH informe sur la présence, dans plusieurs ports du pays, de navires transportant des conteneurs prêts à livrer des armes et des munitions. Aux Gonaïves, suite à une alerte lancée, un bateau a été redirigé dans le port de Port-au-Prince pour subir des fouilles. Au Cap-Haïtien, un bateau suspect doit faire l’objet de vérification. Il en est de même pour un autre navire qui attend également une intervention des autorités policières et douanières. Pierre Espérance met en garde contre un possible relâchement dans le renforcement des dispositifs de surveillance dans les espaces portuaires.

Dans la foulée, une bataille rangée entre des gros bonnets politiques et de redoutables contrebandiers pour faire échec à la feuille de route du gouvernement de facto afin de récupérer les 600 millions de dollars l’an qui fuient le trésor public, s’estompe à des intérêts relevés qui alimentent la violence et la criminalité dans le pays.

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