Port-au-Prince face à la loi des gangs : l’exode d’une population traquée
Depuis le lundi 11 novembre 2024, après la révocation de Gary Conille par le Conseil Présidentiel de la Transition (CPT), Port-au-Prince est à feu et à sang. La fédération des gangs qui contrôle la capitale a intensifié ses attaques, provoquant un nouvel exode massif. Ce 14 novembre 2024 a été une journée particulièrement terrible pour les habitants de la capitale. À Nazon, Delmas 30, Delmas 24 et Christ-Roi, des milliers de personnes fuient leurs foyers, abandonnant tout derrière elles pour échapper à une violence inouïe. La ville, déjà exsangue, se vide peu à peu, tandis que la terreur s’installe dans chaque quartier.
La situation est d’autant plus critique que la fermeture du terminal de Varreux a entraîné une pénurie de carburant, paralysant le pays. Les avions sont cloués au sol, les services essentiels s’effondrent, et la vie quotidienne devient un calvaire pour ceux qui n’ont ni les moyens ni la possibilité de fuir.
La violence n’épargne personne. L’assassinat brutal de la Dr Déborah Pierre en plein cœur de la capitale et l’attaque contre le journaliste Wandy Charles à Vivy Mitchell montrent à quel point la société haïtienne est fragilisée. Plus rien ni personne n’est à l’abri.
Parallèlement, une lutte acharnée pour le pouvoir se poursuit. Le CPT a récemment révoqué Gary Conille de son poste de Premier ministre pour le remplacer par l’homme d’affaires Alix Didier Fils Aimé. Mais ce changement n’a fait qu’aggraver la crise. Le nouveau premier ministre , bien qu’installé, n’a toujours pas formé de gouvernement. Les rivalités internes paralysent toute action, tandis que le pays sombre un peu plus chaque jour.
Les dirigeants, loin de se préoccuper du sort de la population, semblent uniquement motivés par le partage des privilèges. Dans les coulisses du pouvoir, les intérêts personnels continuent de primer sur le bien commun, abandonnant le peuple à son désespoir.
Pendant ce temps, les gangs renforcent leur emprise. Ils contrôlent des zones stratégiques, bloquent les voies de communication et terrorisent les habitants. L’insécurité n’est plus simplement un phénomène ambiant : c’est une guerre silencieuse, où le peuple est à la fois victime et témoin impuissant.
Le pays est en pleine débâcle. Cet exode n’est pas seulement une fuite physique, mais le symbole d’une nation où l’espoir s’éteint. Si rien n’est fait pour enrayer cette descente aux enfers, le chaos pourrait devenir irréversible, scellant le sort d’un peuple autrefois fier, aujourd’hui réduit à survivre dans un pays en ruines.
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