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Port-au-Prince : le gouvernement face au défi de la gestion des « tonnes de déchets »

Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a convoqué une réunion stratégique hier mardi 26 novembre 2024 pour s’attaquer à l’un des problèmes les plus persistants de la région métropolitaine de Port-au-Prince : la gestion des déchets. Entouré de figures clés telles que Paul Antoine Bien-Aimé, ministre de l’Intérieur, et Patrick Sully Joseph, secrétaire d’État aux Collectivités territoriales, le chef du gouvernement a souligné l’urgence d’agir pour améliorer les conditions d’assainissement dans une capitale en proie au chaos environnemental.

La situation à Port-au-Prince est alarmante. Les rues jonchées d’ordures et les décharges improvisées comme celle de Truitier témoignent de l’inaction prolongée des autorités. Cette crise affecte gravement la santé publique, avec une recrudescence des maladies liées à l’insalubrité, et contribue à détériorer un environnement déjà fragile. Lors de cette rencontre, le Premier ministre a exprimé son engagement à faire de l’assainissement une priorité, tout en insistant sur l’importance de maintenir un climat sécuritaire pour favoriser des avancées durables.

Mais ce chantier colossal ne se limite pas aux montagnes de détritus visibles dans les quartiers. Il reflète une incapacité structurelle à gérer des services essentiels, accentuée par l’insécurité qui complique les opérations de nettoyage. Les agents de collecte des déchets sont régulièrement empêchés de faire leur travail, soit par crainte des gangs, soit à cause des entraves logistiques dans une ville où la désorganisation règne.

Le chef du gouvernement a également relié cet enjeu à une vision plus large. Selon lui, améliorer l’état des rues et des espaces publics est une condition indispensable pour restaurer une certaine dignité et reconstruire la confiance des citoyens envers l’État. Il en va aussi de la capacité à tenir des élections libres et transparentes, conformément aux engagements pris dans l’Accord du 3 avril.

Si cette initiative gouvernementale suscite une lueur d’espoir, elle appelle à la vigilance. Trop souvent, des promesses similaires n’ont abouti qu’à des mesures éphémères, laissant Port-au-Prince s’enfoncer davantage dans le désordre. Il faudra une volonté politique inébranlable, des moyens financiers conséquents et un véritable dialogue avec les communautés pour transformer cette ambition en résultats concrets.

Pour les habitants de la capitale, ces efforts ne sont pas seulement une question d’assainissement, mais une nécessité pour leur survie. La gestion des déchets à Port-au-Prince est bien plus qu’un problème environnemental : c’est un test de gouvernance pour un État en quête de crédibilité.

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