Position de Me Rebecca Poto sur le CPT et l’article 149 de la Constitution
L’avocate Rebecca Poto, secrétaire nationale du Bloc des avocats engagés pour la libération des prisonniers politiques et la défense des droits humains, appelle le Premier ministre de facto, Dr Garry Conille à œuvrer pour faciliter un dénouement de la crise en recourant à une formule jugée plus proche de la Constitution de 1987, version créole, non-amendée.
Fraichement installé dans le cadre d’une démarche politique inclusive et participative, le Conseil présidentiel de transition (CPT) fait déjà l’objet de critiques et des professionnels du Droit appellent à sa dissolution. La secrétaire nationale du Bloc des avocats engagés pour la libération des prisonniers politiques et la défense des droits humains, Rebecca Poto figure parmi les voix à exiger l’application de dispositions constitutionnelles pour remplacer le CPT.
Dans une lettre envoyée au Premier ministre de facto, Dr Garry Conille, l’avocate « encourage le locataire de la Primature à faire tout ce qui est de son pouvoir pour exiger l’application de l’article 149 de la Constitution haïtienne, version créole non-amendée, qui prescrit qu’en cas de vacance présidentielle, la prestation de serment d’un juge à la Cour de Cassation, comme président provisoire jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel ». De surcroit, Me Rebecca Poto invite le locataire de la Primature à écrire dans un délai limité le Président de la Cour afin de désigner, en assemblée des juges, l’un d’entre eux, pour pouvoir occuper le poste de Président provisoire de la République.
Dans le document, Me Poto appelle le Premier ministre à écrire au Conseil présidentiel de transition (CPT) afin que ses membres puissent se reconvertir « Conseil des Sages » pour le bien du pays. Membre du Bloc, structure regroupant plus de 200 avocats reconnus, exerçant sur tout le territoire national, Me Rebecca Poto, jeune avocate de 23 ans, rappelle que l’heure est à la sauvegarde du peu de dignité qu’il reste à la nation et surtout sauver le reste de la population haïtienne dévastée et désorientée par la situation de crise qui date depuis près d’une décennie.
La formation d’un gouvernement crédible avec des personnalités honnêtes, compétentes, sérieuses à l’abri de toute suspicions de corruption, le démarrage de grands procès contre la corruption (Fonds national de l’éducation, Petro Caribe), le respect du quota de 30% de femmes sont également exigés par le Bloc, écrit-elle.