Possible libération d’Emmanuel « Toto » Constant: Les États-Unis réclament justice pour les victimes

« Les victimes du massacre de Raboteau méritent justice, et la justice haïtienne doit s’assurer que les faits seront présentés et jugés. Le gouvernement américain veut qu’Haïti sache qu’elle a la responsabilité de rendre justice ». C’est la déclaration d’un porte-parole du département d’État américain au journal Miami Herald.

Emmanuel « Toto » Constant âgé de 63 ans, a été expulsé le mois dernier par l’administration Trump en Haïti. Il encourt la réclusion à perpétuité pour meurtre et tortures résultant du meurtre d’opposants politiques dans le village balnéaire de Raboteau, aux Gonaïves. Cependant, il pourrait être libéré.

« S’il n’y a pas de dossiers ou quoi que ce soit, je ne pense pas qu’on puisse le garder en prison. Il a des droits », avait déclaré, la semaine dernière, le juge Sérard Gasius qui est en charge de ce dossier.

Selon Gasius, il n’avait aucune documentation sur les crimes présumés de Toto Constant ou sa condamnation pour meurtre par contumace en 2000 pour le massacre de Raboteau en 1994. Il avait déclaré n’avoir pas d’autre choix que de libérer Toto Constant qui se trouve actuellement dans une prison de la ville voisine de Saint-Marc.

La journaliste Jacqueline Charles a rapporté que le Département d’État américain dit féliciter le Réseau national de Défense des Droits de l’Homme. «Nous félicitons la déclaration de l’organisation des droits de l’homme, RNDDH qui a aussi fournit une historique de cas.»

Désormais, il revient au gouvernement haïtien de démontrer qu’il est capable de faire respecter la loi haïtienne et de faire appliquer les décisions judiciaires. En vertu de la loi haïtienne régissant les condamnations par contumace, Emmanuel Toto Constant a le droit de faire appel de sa condamnation à perpétuité et d’obtenir un nouveau procès.

Des efforts sont faits par d’autres membres de la communauté internationale pour fournir des copies d’autres documents du procès de Raboteau, ainsi que d’autres documents des Nations Unies et des États-Unis détaillant le massacre et les activités paramilitaires de Emmanuel Toto Constant avant de fuir Haïti pour New York le 24 décembre 1994.

L’expulsion de Toto Constant le 23 juin dernier est intervenue 26 ans après sa fuite d’Haïti et deux mois après sa libération en avril d’une prison de l’État de New York, où il a purgé 12 ans de ses fonctions de grand larcin fédéral et de condamnation pour fraude hypothécaire.

Marie Ludie Monfort Paul/HIP

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