Pots-de-vin : le RNDDH exige l’ouverture d’une enquête sur le comportement du juge Jeanty Souvenir

Après une tentative spectaculaire du juge Jeanty Souvenir pour libérer, le 11 novembre dernier, Amos EDMOND et Signoly EDMOND, deux hommes écroués pour le meurtre de Gabriel François, retrouvé mort le 20 juin 2021 à Anse-à-Galets, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a exigé l’ouverture d’une enquête sur le comportement de ce magistrat, chargé d’instruire l’affaire.

« Selon des informations parvenues au Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), le 11 novembre 2022, le substitut commissaire du gouvernement près le Tribunal de première instance de Port-au-Prince, Maître Jeanty SOUVENIR, a tenté de libérer Amos EDMOND et Signoly EDMOND, deux (2) inculpés poursuivis pour assassinat alors que leur dossier est pendant par devant le cabinet d’instruction d’un magistrat », a dénoncé d’entrée de jeu le RNDDH dans un rapport d’enquête de 6 pages acheminé à la rédaction du journal.

« Le substitut commissaire du gouvernement Jeanty SOUVENIR a ordonné l’extraction judiciaire des inculpés. Il les a entendus le même jour et a ordonné leur libération. Il s’en est suivi un tollé au Parquet. En effet, plusieurs personnes présentes fustigeaient le comportement du magistrat Jeanty SOUVENIR qui a été obligé de revenir sur sa décision de libérer Amos EDMOND et Signoly EDMOND », a précisé le RNDDH.

Parallèlement, l’organisme de défense des droits humains a confié avoir appris que dans la communauté de l’Anse-à-Galets, les EDMOND sont très remontés contre le magistrat Jeanty SOUVENIR qui avait promis de libérer Amos EDMOND et Signoly EDMOND dès qu’il aurait reçu le pot-de-vin exigé.

Le magistrat Jeanty SOUVENIR, questionné par le RNDDH dans le cadre de son enquête, a nié les accusations portées contre lui. « Il a affirmé avoir effectivement extrait Amos EDMOND et Signoly EDMOND, en vue de confirmer leur présence à la Prison civile de Port-au-Prince, tout en profitant de démentir l’information selon laquelle il a reçu dix-mille (10.000) dollars pour procéder à la libération des inculpés susmentionnés ».

Par ailleurs, l’organisme de défense des droits humains a estimé que le magistrat Jeanty SOUVENIR n’a nullement le droit d’interférer dans un dossier alors que celui-ci est pendant par devant le Cabinet d’instruction et que les ayants-droits de la victime attendent que Justice leur soit rendue. « De plus, la tentative lamentable du magistrat d’expliquer la raison pour laquelle il avait ordonné l’extraction des inculpés Amos EDMOND et Signoly EDMOND ne tient pas la route », a-t-il enchainé soulignant que tout citoyen, sans distinction aucune, a droit au respect de ses garanties judiciaires.

Le RNDDH a dit regretter que le tollé provoqué par la tentative de libération des inculpés Amos EDMOND et Signoly EDMOND, n’ait pas poussé le chef du Parquet près le Tribunal de première instance de Port-au-Prince Maître Jacques LAFONTANT à acheminer un rapport circonstancié au ministère de la Justice et de la sécurité publique, pour l’ouverture d’une enquête.

Dans la foulée, le RNDDH a exhorté le Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique (MJSP) à ouvrir immédiatement une enquête sur le comportement du substitut commissaire du gouvernement Jeanty SOUVENIR, dans cette tentative de libération des inculpés Amos EDMOND et Signoly EDMOND.

Toutefois, le RNDDH a tenu à rappeler que le magistrat Jeanty SOUVENIR n’est pas à son coup d’essai et a été mis en disponibilité le 23 janvier 2020. Le magistrat Jeanty SOUVENIR était impliqué dans un cas de coups et blessures volontaires et menaces d’assassinat, le 4 juin 2016, à Cazeau. Le 22 avril 2019, le magistrat Jeanty SOUVENIR a ordonné la libération de Willy ST VAL et Audrienson JEAN, deux individus arrêtés pour actes attentatoires aux vies et aux biens, perpétrés par plusieurs individus armés opérant à La Saline, dans le cadre d’une enquête. « Les supérieurs hiérarchiques du magistrat Jeanty SOUVENIR, offusqués de l’intervention irrégulière et totalement inacceptable de ce dernier, avaient alors exigé que les deux (2) individus ayant bénéficié de cet ordre illégal de libération soient ré appréhendés », a ajouté le RNDDH.

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