Pour dire non au kidnapping, l’Église catholique passe à l’offensif

Dans une note signée par les différents évêques faisant partie de la Conférence Épiscopale d’Haïti (CEH), l’Église catholique dénonce les actes de dictature teintés de kidnapping qui prévalent dans le pays. Pour protester contre l’enlèvement collectif de 10 personnes, dont 5 prêtres et 2 religieuses dimanche dernier, la CEH annonce un ensemble de mesures, dont la fermeture de tous leurs centres d’enseignement.

Dans cette note acheminée à notre rédaction le 13 avril 2021, la CEH dit regretter que le quotidien des Haïtiens soit fait de kidnapping, et ce, depuis trop longtemps. Rappelant que tous les secteurs en sont déjà touchés, dont un enfant de cinq ans, elle souligne que les bandits semblent avoir plus de pouvoir que l’État et la Police. «Nou pa dwe kite bandi ap kontinye touye, vyole, kidnape lòt moun», martèle l’institution catholique, invitant les Haïtiens à changer leurs cœurs.

D’un autre côté, la CEH demande, en signe de protestation, que toutes les écoles catholiques, presbytérales, congréganistes et universités de fermer leurs portes le jeudi 15 avril prochain. À midi le même jour, on doit sonner toutes les cloches des églises, sans compter qu’une messe sera célébrée dans toutes les églises afin de demander à Dieu de venir en aide à Haïti.

Avec tous les évêques d’Haïti, une messe sera célébrée à Port-au-Prince, à Saint-Pierre de Pétion-Ville le 16 avril, toujours à midi, précise la note. Parallèlement, la CEH remercie tous ceux et toutes celles qui l’ont soutenu dans la prière pendant ce moment difficile.

Soulignons que jusqu’au moment de la rédaction de cet article, les religieux kidnappés dimanche dernier sont toujours aux ordres des ravisseurs, selon des sources proches de l’Église catholique. Le Père Michel Briand, un français et l’une des victimes, a été touché par balles à Port-au-Prince il y a moins de cinq ans, alors qu’il était curé de la paroisse Saint Antoine de Padoue à l’Avenue Poupelard. Deux fois victimes, il faut croire que sa mission en Haïti est très difficile.

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