Quand Ariel Henry veut constituer son CEP au mépris de la sécurité du peuple

Ariel Henry et les signataires de l’accord du 11 septembre dernier, semblent ne pas comprendre la situation sécuritaire dégradante dans laquelle se trouve le pays. À un moment où la population est assiégée par la présence renforcée des gangs armés dans la capitale haïtienne et ses environs, le premier ministre Ariel Henry met le cap sur la formation d’un nouveau CEP en remplacement de celui de Jovenel Moïse renvoyé récemment. La démarche du chef de la primature auprès des secteurs concernés pour la désignation des membres devant former le nouveau CEP, est un acte de provocation envers la population traumatisée par les gangs.

Un nouveau CEP, pourquoi faire ?

Nous sommes unanimes à reconnaître que le CEP nommé unilatéralement par Jovenel Moïse en septembre 2020, était voué à l’échec parce qu’il ne satisfaisait pas les prescrits constitutionnels. Donc son renvoi, même si pour certains n’a pas été fait dans les règles, mais était nécessaire. Un nouveau CEP pour l’organisation de prochaines élections se révèle certes impératives, mais non nécessaire à l’heure actuelle. La situation du pays, depuis l’assassinat de Jovenel Moïse, principal responsable de la prolifération et du renforcement des gangs dans le pays, est intenable. Le kidnapping est en hausse, la société est au bord de l’éclatement, il n’y a pas de pouvoir politique, il n’y a pas d’autorité légitime et la population est asphyxiée par l’insubordination des gangs, telle est la triste réalité dans laquelle vivote le peuple haïtien.

Que peut résoudre un nouveau conseil électoral provisoire, sinon alimenter la crise politique qui ronge le pays ? A quoi peut servir un CEP, dont les membres seront choisis par Ariel Henry, après la désignation de 3 membres par chaque secteur ? Quelle absurdité ! L’accord paraphé entre Ariel Henry et les différentes organisations politiques n’engagent en rien la population haïtienne qui, n’attend qu’un seul accord l’heure actuelle, celui dans lequel, la lutte contre le kidnapping, contre l’impunité et contre la corruption sera en première page. La sécurité du pays devrait être pour l’instant la seule priorité d’Ariel Henry. Les signataires de l’accord du 11 septembre, s’ils veulent au moins restaurer un peu de leur dignité doivent catégoriquement envoyer se faire foutre Ariel Henry et ses correspondances.

A mesure que les jours passent, Ariel Henry continue de montrer son vrai visage, celui d’un premier ministre, incapable de faire face aux gangs qui sèment la terreur dans le pays. Les bandits gagnent du terrain, la population est aux aguets, ne sachant à quel saint se vouer. Ariel Henry veut détourner le regard de la population sur les urgences de l’heure. Ce n’est pas la formation d’un CEP qui va sortir le pays du gouffre dans lequel il se trouve. Toute tentative de mettre sur pied un nouveau CEP à l’heure actuelle doit être considérée comme une diversion pour ne pas adresser les desiderata de la population.

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