Éducation

Reprise des activités scolaires, la rébellion qui indigne

À Jacmel, à Mirebalais et à Hinche, la grève des enseignants met à mal la reprise scolaire. Dans les rues, des écoliers du secteur public ont attaqué des établissements privés et affronté les forces de l’ordre pour dénoncer l’absence de professeurs dans les salles de classe.

Les enseignants du secteur public maintiennent leur arrêt de travail pour exiger de meilleurs salaires. Au regard des derniers développements de la crise, rien n’augure un dénouement heureux. Au contraire, la situation se dégrade dans plusieurs villes du pays et la rébellion des écoliers s’est amplifiée. À Jacmel, dans le Sud’Est d’Haiti, des affrontements entre écoliers et policiers témoignent du pourrissement de la situation. Une vidéo captée en amateur, virale sur les réseaux sociaux, expose un groupe d’agents de l’UDMO en train de brutaliser Dory Joanis, un lycéen. La scène dévoile également une tentative des policiers tentant de maîtriser une situation tendue consécutive à des jets de pierres et de tessons de bouteilles des lycéens ripostant pour obtenir la libéralisation de leur camarade.

À Hinche, des lycéens ont gagné les rues pour exiger la présence des enseignants dans les salles. Des établissements scolaires privés ont été pris pour cible par les protestataires. Des jets de pierres, des barricades de pneus enflammés ont caractérisé ce mouvement ayant occasionné l’annulation de plusieurs évaluations, rapporte un journaliste local.

À Mirebalais, les lignes ont très peu bougé. Depuis plusieurs jours, les lycéens se mobilisent pour exiger la reprise des cours. La situation s’est dégradée au moment où les jeunes, révoltés contre les autorités du ministère de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle, insensibles au sort du secteur public, ont visé des écoles privées. Des scènes de violence ont marqué cette journée de contestation. La plupart des institutions privées ont été attaquées par des lycéens et le directeur départemental du Centre de l’Education, Diquessi Germain, a dénoncé la passivité des policiers attentistes face au dérapage des lycéens.

Il importe de signaler que depuis l’annonce de reprise des cours le 10 août dernier, les activités scolaires dans des centres d’enseignement public demeurent paralysées. Des professeurs et le MENFP sont sur la corde raide en ce qui à trait à la revalorisation du statut des acteurs du secteur public de l’éducation.

L’incident survenu à Saint-Marc, la semaine dernière, au cours duquel un élève et un directeur d’école se sont venus aux mains en pleine rue, témoigne de la débâcle d’un système éducatif en chute libre. Il s’ensuit également une année scolaire quasiment hypothétique en raison de la menace d’une deuxième vague du Coronavirus et la grève persitante des enseignants.

Haiti Infos Pro / HIP

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