Salaire minimum : l’ultimatum des ouvriers de la SONAPI au gouvernement de facto

Les deux journées de mobilisation (9 et 10 février) lancées par des organisations syndicales dont la Centrale nationale des ouvriers haïtiens (CNOHA), «Batay ouvriye», ROHAM pour exiger une augmentation du salaire minimum, se sont révélées en un véritable succès, en dépit de la répression policière, jugent des syndicalistes.

Le gouvernement de facto via le Conseil supérieur des salaires (CSS), le secteur patronal sont invités à se positionner sur le dossier de l’ajustement salarial des ouvriers, préviennent des manifestants. Jeudi, à la clôture du mouvement visant à exiger une augmentation du salaire des ouvriers, le mot d’ordre pour aborder la deuxième phase de la contestation a été lancé.

« Les ouvriers de la Société nationale des Parcs industriels (SONAPI) sont solidaires, ils n’entendent pas faire machine arrière. Les autorités sont informées, les revendications doivent être prises en compte », ont-ils scandé.

Déterminés à forcer la révision salariale, les ouvriers dénoncent les représentants du CSS qui minimisent le mouvement. Ils préviennent qu’à partir du lundi 14 février, si aucune décision n’est adoptée, la mobilisation sera intensifiée.

Trois ans après l’ajustement salarial, la situation des familles s’est significativement dégradée. L’inflation galopante conjuguée à l’augmentation des prix du carburant fragilise l’économie des ménages, rappellent-ils. Les travailleurs du secteur textile peinent à joindre les deux bouts et la majorité des chefs de famille galèrent à faire bouillir la marmite, déplorent des protestataires.

À partir de ces considérations, le gouvernement doit agir dans le plus bref délai pour soulager les conditions de vie de la population.

Avec l’assassinat de Jovenel Moïse et la non tenue d’élections pour renouveler le personnel politique, le pays s’est vu confronter à une gouvernance politique particulière. Le premier ministre Ariel Henry est incompétent à faire publier l’arrêté au journal officiel Le Moniteur, souligne Télémaque Pierre, dirigeant de l’intersyndicale 1er Mai-Batay ouvriye. Dans ce cas, il revient aux acteurs concernés d’œuvrer afin de trouver un consensus pour adresser la crise, tout en rappelant que selon la loi, trois mois avant l’exercice fiscal, l’État et les patrons, devraient statuer sur l’ajustement de salaire des catégories sociales, selon Télémaque Pierre.

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