Samuel Madistin qualifie Muscadin de « Bandi legal » et exige sa revocation

Le responsable de la Fondation “FJKL” répond aux critiques faites par bon nombre de citoyens, suite à la note de son organisation, exigeant la démission du Commissaire du gouvernement de Miragoâne. Pour Me Samuel Madistin, les actes posées par Jean Ernest Muscadin sont hors de toutes normes juridiques. Il qualifie d’actes de “Bandi legal”, les agissements du Chef de la poursuite et invite le Ministère de la Justice à le revoquer. Il était l’invité de Radio Magik 9, à l’émission “Panel Magik”.

Dans les médias traditionnels comme sur les réseaux sociaux, les critiques ne semblent guère ébranler le #1 de Fondation Je Klere. Au micro de la Radio Magik 9 ce lundi 6 juin 2022, Samuel Madistin a défendu la note de son organisation et expliqué le bien-fondé de cette position. D’entrée de jeu, l’avocat reconnait que le pays vit actuellement une situation complexe et difficile, où l’ordre public est menacé par des gangs et des délinquants. Toutefois, le responsable de la FJKL croit qu’on ne peut pas corriger un mal par un mal.

« Vous ne pouvez pas demander à la population haïtienne de choisir entre « bandit » et « bandit légal ». « On ne peut remplacer cet Etat par un Etat voyou, où les droits ne sont pas respectés. On ne peut aussi transformer l’ordre public en un ordre assassin », déclare Me Madistin. Ce dernier explique que les actions posées par le Commissaire du gouvernement de Miragoâne ne sont pas la solution à proposer face à l’insécurité grandissante dans le pays. “Fok remèd la pa pi mal ke maladi a”, ajoute-t-il, soulignant que les actes posés par Jean Ernest Muscadin peuvent être beaucoup plus dangereux que ceux des bandits armés.

D’un autre coté, l’ancien candidat à la Présidence s’interroge sur les gens qui accompagnent le Chef de la poursuite, qui sont tous lourdement armés. “
« Muscadin est accompagné par un ensemble de civils armés. On ne sait pas comment fonctionne cette troupe. Quelle est la provenance des armes et munitions qu’utilise Muscadin ? » se questionne Samuel Madistin qui qualifie de “bandi legal” cette troupe.

Dans son intervention, le #1 de la FJKL a rappelé que depuis 1979, Haïti ne pratique pas la peine de mort. « Le pays a signé pas mal de textes internationaux contre la torture. Nous nous sommes engagés sur le plan international à pratiquer des procès équitables. Nous sommes obligés de suivre des règles obligatoires en matière de justice. Et l’une des règles, c’est la “présomption d’innocence », a rappelé Me Madistin. L’homme de loi souligne qu’une personne arretée doit être jugée avec des garanties judiciaires, jusqu’à ce qu’un tribunal le reconnait coupable. L’exécution extra-judiciaire, selon lui, n’est pas la peine de mort. « Cette procédure n’est pas assez simple. En Haïti, la peine de mort a été abolie en toute matière. Et aucun tribunal ne peut condamner une personne à la peine de mort », ajoute-t-il

De plus, Samuel Madistin informe que les agissements de Muscadin sont condamnés par les différents instruments internationaux ratifiés ou signés par Haïti. « La mission d’un commissaire du gouvernement c’est de rechercehr les crimes et délits, identifier les auteurs et les traduire par devant le tribunal. On ne peut pas arrêter une personne, la maitriser, puis l’exécuter après. C’est inacceptable », a martelé le patron de la FJKL. Se basant sur la violation du droit à la vie qui est le plus premier et le plus fondamental des droits, il exhorte le Ministère de la Justice à revoquer le Chef du Parquet et le traduire par devant la justice.

Rappelons que dans sa note publiée le 2 juin dernier, l’organisation de defense des droits humains avait exigé l’octroi d’une indemnisation aux parents de la victime qui, selon les informations disponibles, est membre du gang “5 segond” à Village de Dieu.

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