Sanctions américaines et canadiennes : Pierre Espérance applaudit et exige plus d’actions

Le scandale de dilapidation des fonds du programme PetroCaribe a accéléré la gangstérisation du pays par le régime PHTK. Ce dossier n’est pas sans conséquences sur les massacres perpétrés dans des quartiers populaires et confirme le virage dangereux pris par le système judiciaire, déclare Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH).

En Haïti, moins d’un mois après l’annonce des sanctions américaines et canadiennes contre le Président du Sénat Joseph Lambert et l’ancien Président du Grand Corps, Youri Latortue, les lignes n’ont pas bougé. La justice haitienne reste muette, un constat qui traduit l’impunité caractérisée et une mainmise exercée par un groupe politique sur le système judiciaire haïtien.

Le responsable du RNDDH plaide en faveur de l’application des sanctions dans une logique impartiale et non sélective. Il revient de sanctionner, selon Pierre Espérance, tous les officiels des régimes antérieurs et hauts dignitaires de l’État qui alimentent la violence armée, soutiennent la corruption, encouragent l’impunité et s’investissent dans la gangstérisation du pays.

Les sanctions internationales doivent également viser les auteurs et exécutants des 17 massacres d’État perpétrés dans les quartiers populaires, soutient Pierre Espérance. Des monstres ont été créés, des décisions de renforcer le trafic d’armes dans les ports afin de mieux équiper les gangs ont été actées par la deuxième version du régime PHTK. Le plan dessiné vise à réduire au silence des leaders progressistes, des citoyens qui exigeaient à la justice d’engager des poursuites afin de faire la lumière sur les crimes financiers.

Des autorités établies qui tirent les ficelles de la violence armée en mobilisant des ressources de l’État au service des gangs, doivent être frappées de sanctions internationales, insiste le défenseur des droits humains. Pierre Espérance rappelle que la situation actuelle résulte d’un projet criminel visant à saper les fondements de la nation, à perpétuer un clan politique aux commandes de l’État. Les cerveaux de la tuerie de La Saline, les commanditaires des exactions contre la population civile, les bourreaux courent encore les rues. Le cas de l’ancien directeur général du Ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales (MICT) Fednel Monchery et celui de l’ancien délégué départemental, Joseph Pierre Richard Duplan interpelle sur l’institutionnalisation de l’impunité en Haïti, analyse M. Espérance.

À ce stade, la justice haïtienne n’a accordé aucune suite à la sanction adoptée par le département du trésor américain contre l’ancien policier, chef de gang Jimmy «Barbecue» Cherizier, déplore-t-il. Pour rompre ce cycle infernal, le directeur exécutif du RNDDH appelle l’international à appuyer la Police Nationale d’Haïti (PNH), à renforcer l’État de droit en Haïti, à redorer l’image de l’appareil judiciaire plus que décrié.

Il importe aux pays amis d’Haïti de multiplier les sanctions contre les dilapidateurs de deniers publics, les criminels qui supportent les gangs. À la justice haïtienne de saisir l’opportunité de l’international pour fixer les responsabilités dans les cas d’impunité, de banalisation de la vie, d’insécurité généralisée, formule Pierre Espérance.

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