Sanctions dominicaines : la FIDH exige le retrait du nom de Pierre Espérance de la liste noire
La Fédération Internationale pour les Droits Humains (FIDH) qualifie d’arbitraire la décision des autorités dominicaines d’inscrire le nom du Directeur Exécutif du RNDDH, Pierre Espérance, sur la liste des personnalités représentant une menace pour la République Dominicaine. La FIDH assimile cette mesure à des restrictions à la liberté de circulation et à l’atteinte au droit à d’honneur de M. Espérance. Cette disposition, selon l’organisme, ne semble viser qu’à le réduire au silence et à le sanctionner pour ses activités légitimes de défense des droits humains
La Fédération Internationale des Droits Humains dit rejetter l’action du gouvernement dominicain qui stigmatise et menace l’intégrité physique et psychologique de Pierre Espérance qui, depuis l’apparition de son nom sur la liste, aurait vu les attaques à son encontre augmenter, notamment sur les réseaux sociaux où les incitations à attaquer les locaux du RNDDH et à s’en prendre à son Directeur exécutif sont légion.
« Pierre Espérance est victime d’un harcèlement judiciaire constant en raison de ses dénonciations de la connivence des autorités avec les bandits armés et de cas de corruption au sein de la magistrature haïtienne. Pour autant, des individus impliqués dans la perpétration et l’organisation de massacres de populations civiles dénoncés par le RNDDH ne sont ni arrêtés, ni poursuivis. Ils sont très influents au sein de l’actuel gouvernement de facto, et menacent Pierre Espérance », lit-on dans la note.
En ce sens, l’Observatoire a adressé une correspondance aux autorités dominicaines pour leur enjoindre de retirer le nom de Pierre Espérance de cette liste et à mettre un terme à tout acte de harcèlement et de représailles à son encontre, car, selon elle, aucun motif n’est avancé pour justifier une telle décision jusqu’à date. De plus, elle invite les autorités dominicaines à mettre un terme à toute forme de harcèlement à l’encontre de Pierre Espérance et de l’ensemble des défenseur des droits humains afin qu’ils puissent poursuivre leurs activités légitimes de défense des droits humains en toute sécurité, sans entrave ni crainte de représailles.
« Le RNDDH dénonce régulièrement les mauvais traitements infligés aux Haïtiens par les autorités de la République Dominicaine, notamment lors des vagues d’expulsions et de rapatriements forcés d’haïtiens, au cours desquelles l’organisation a constaté des cas de femmes enceintes ou en passe d’accoucher qui sont maltraitées, des mères sont séparées de leurs enfants, des femmes sont violées, des fouilles aux corps humiliantes sont réalisées et, de manière plus générale, les droits fondamentaux des rapatriés sont violés. Ces genres de pratique refléteraient une politique discriminatoire et xénophobe des autorités dominicaines à l’égard d’Haïti et de son peuple », conclut la FIDH.