Séisme : La médecine naturelle, recours de certains blessés abandonnés dans des sections communales

Selon des habitants de quelques sections communales dans les Nippes et le Sud ayant contacté notre rédaction, ce mardi 17 août 2021, ils sont nombreux les rescapés laissés pour compte. Des blessés sont contraints de recourir à la médecin naturelle pour survivre, faute de soin sanitaire.

À entendre le gouvernement haïtien et certains donateurs, on aurait cru que toutes les victimes du séisme du 14 août ont été secourues. Mais la réalité du terrain prouve le contraire. Pas mal de sections communales du Sud, des Nippes et de la Grand-Anse sont abandonnées. Malgré les impacts du séisme, ayant causé plusieurs blessés, des morts et détruit des centaines de maisons, les victimes n’ont pas été secourues.

C’est inquiétant. C’est inaccepatable, inhumain. La localité «Zanglè», située dans la 4e section communale de St Louis du Sud, est complètement abandonnée. Les gens ont du protester ce mardi, en paralysant la circulation sur la Route Nationale #2, pour exprimer leurs besoins. En réponse, ils ont été chassés par des agents de l’UDMO à coup de gaz lacrymogène. Les blessés dans cette localité se sont livrés à la médecine naturelle pour soigner leurs plaies. À cause de la pluie, certains d’entre eux ont dû retourner sous les vestiges des maisons ruinées par le séisme, malgré le risque que cela représente.

À «Changeux», 2e section communale de L’Asile, dans les Nippes, au moins une trentaine de personnes sont mortes des suites de ce séisme. Parmi elles, un bébé de 22 jours, nous rapporte un habitant. Les victimes n’ont reçu ni d’aide ni de visite. Ils sont des oubliés de ce département alors que les aides humanitaires sont dirigées et concentrées dans les grandes villes comme les Cayes. À Anse-à-Veau, Saut du Baril, situé dans la 3e section communale, la circulation piétonne est impossible en raison des éboulements de terre. Certains paysans ne sont pas rentrés chez eux, des maisons sont détruites et il n’y a aucune possibilité d’accéder à ces victimes par voie terrestre.

Cette situation est pareille à Pestel et sur l’Île des Cayemites. Les sections communales sont totalements abandonnées. Si trois ministres ont été chargés de coordonner les aides dans le Sud, les Nippes et la Grand-Anse, il faut croire qu’ils ne savent pas si ces sections communales font partie de ces départements au même titre que «Maslin», cette localité de Camp Perrin où les cadavres, coincés sous les décombres, sont en putréfaction et où les gens dorment à la belle étoile.

Cela représente un autre grand danger pour ces citoyens, en plus des catastrophes naturelles. Les blessés vont sûrement développer d’autres pathologies de formes sévères s’ils ne se font pas soigner. D’autres risquent de mourir de faim, de froid ou de déshydratation, sans compter d’autres maladies qu’ils risquent de contracter en raison de leur exposition au soleil et à la pluie. Une catastrophe humanitaire est à craindre.

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