Séisme meurtrier 2010: Sommes-nous dignes d’honorer la mémoire des victimes?

Ce 12 janvier 2022 nous rappelle les morts et les dégâts importants causés par le séisme dévastateur et meurtrier survenu en Haïti le 12 janvier 2010. 12 ans après ce cataclysme, les victimes hantent encore nos esprits, les survivants ont encore en mémoire le film de cette catastrophe et le pays ne s’est toujours pas remis de ce drame. Cette triste page de notre histoire de peuple restera à tout jamais gravée dans notre mémoire collective et nous rappellera toujours l’irresponsabilité de l’Etat haïtien qui n’avait pas pris conscience de son rôle par rapport à l’environnement, au bâti et à la vie des citoyens.

On s’en souviendra toujours, on n’oubliera jamais cet après-midi de mardi 12 janvier 2010, quand la terre a tremblé sous nos pieds, les murs dansaient dans tous les sens, les arbres secoués avec violence, quand des maisons, des édifices, des bâtiments s’effondraient autour de nous et surtout, quand on voyait des morts partout sans pouvoir les compter. Ce fut un moment terrible, un véritable film d’horreur que nous avons vécu tous, même si ceux qui y sont morts, n’auront jamais l’occasion de raconter la façon dont ils ont vécu ce drame. Ces derniers par contre, méritent qu’on leur rende hommage, ils méritent qu’on leur dise ce que nous avons fait de leur mémoire, comment 12 ans après, nous honorons leur mémoire. Parce que, qu’avons-nous fait pour qu’ils ne soient pas mort en vain? Qu’avons-nous appris du séisme du 12 janvier? et enfin où en sommes-nous aujourd’hui 12 ans après ?

12 ans après le tremblement de terre de 2010, Haïti ne parvient toujours pas à renaitre de ses cendres. Le pays est encore à l’agonie. L’une des principales causes du nombre de victimes très élevé causé par le séisme découlait des constructions anarchiques. Elles ne répondaient á aucune norme urbanistique pour la plupart. La majorité des gens sont morts sous des décombres, de mauvaises constructions, de constructions dégradées etc. Malheureusement, 12 ans après, (phrase reprise pendant les 11 premières années qui ont suivi ce drame) Haïti est encore vulnérable, sans aucun moyen approprié pour faire face à un tremblement de terre. Le séisme du 14 aout 2021 dans le grand Sud peut en témoigner.

L’État haïtien n’est pas en mesure aujourd’hui d’honorer la mémoire des disparus du 12 janvier 2010, parce qu’il n’a pris aucune mesure drastique pour freiner l’habitation sauvage, ni les constructions anarchiques. Ceux qui ont recommencé à construire après 2010 et ceux qui construisent encore pour la plupart le font à leur guise, sans se soucier des normes, en d’autres termes de manière anarchique. Cela veut dire que nous ne sommes pas dignes d’honorer la mémoire des victimes du séisme dévastateur du 12 janvier 2010.

Nous n’avons, au regard de notre réalité de ces 12 dernières années, rien appris du tremblement de terre de 2010. Nous ne sommes pas conscients du danger et de la menace permanente dont nous faisons l’objet par rapport au séisme. On ne comprend toujours pas, que c’est le pays tout entier qui doit se préparer aux catastrophes naturelles. En 2010, les victimes étaient du département de l’Ouest, en 2021, du grand Sud, dans d’autres années, ils peuvent être de n’importe quel département. Au final, c’est tout le pays qu’il faut intégrer, c’est-à-dire que l’Etat au prime à bord doit étendre sa présence sur tout le territoire en répondant à ses responsabilités régaliennes, il doit participer à la construction et à la formation de l’homme haïtien en lui faisant prendre conscience de son existence et de son environnement. Les citoyens doivent aussi se montrer responsables, vis-à-vis de leurs semblables vivants et de leurs frères disparus. Pour ce faire, ils doivent s’engager à protéger leur environnement, à prendre conscience de leurs responsabilités citoyennes et à forcer l’Etat à assumer ses responsabilités. Ce n’est qu’à ce moment là que l’on pourrait véritablement commencer à faire honneur aux disparus du 12 janvier 2010 et à nous-mêmes.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page