Sur fond d’insécurité, l’Académie Nationale de Police fête ses dix ans

À l’occasion des 10 ans de l’Académie Nationale de Police (ANP), le haut commandement de la Police Nationale d’Haïti (PNH) a organisé une cérémonie, conférence-débat, ce lundi 11 avril, sous le thème « Police, presse, population : une trilogie dans la lutte contre la criminalité », dans les locaux de ladite institution à la Route de Frères. Une cérémonie déroulée en présence de certaines personnalités comme l’ambassadeur canadien accrédité en Haïti, Sébastien Carrière, le président de l’Association Nationale des Médias Haïtiens (ANMH), Jacques Sampeur, pour ne citer que ceux-là.

Dans son discours de circonstance, le directeur général a.i de la Police Nationale d’Haïti (PNH), Frantz Elbé, a salué « les efforts consentis par plus d’un pour permettre à l’ANP d’être ce qu’elle est aujourd’hui » tout en évoquant « une institution stratégique incontournable dans le processus de professionnalisation de la Police Nationale d’Haïti ». Frantz Elbé en a profité pour faire le bilan des dix ans de l’académie qui, selon lui, a formé 3 cohortes d’inspecteurs et 6 cohortes de commissaires tout en invitant les gouvernements haïtien et canadien à continuer à supporter l’académie afin de pouvoir faire face aux défis de l’heure.

De son côté, le directeur de l’Académie Nationale de Police, le commissaire divisionnaire Harington Ricot a abondé dans le même sens. Pour lui, la création de l’Académie Nationale de Police a marqué de façon significative l’ordre institutionnel au sein de la PNH, tout en rappelant que l’ANP a été effective 17 ans après la loi portant sa création. Il a souligné que la mise sur pied de cette institution est loin d’être le fruit du hasard, mais résulte de l’effort des gouvernements haïtien et canadien.

Par ailleurs, le ministre de facto de la justice et de la sécurité publique Berto Dorcé, dans son allocution de circonstance, a plaidé en faveur d’un cadre légal pouvant assurer la prise en charge des descendants de policiers et policières tués dans l’exercice de leurs fonctions. « Il est inconcevable que l’époux ou l’épouse d’un agent de la police nationale, victime d’un sort malheureux, soit obligé d’entreprendre des démarches dans les conditions que l’on sait, soit pour obtenir un soutien financier soit pour des funérailles dignes, soit pour continuer à donner à manger à des orphelins », a dénoncé le ministre de facto de la justice.

Alors qu’on assiste à une recrudescence des cas d’enlèvements contre rançon, la Police Nationale d’Haïti, infiltrée par les gangs, sous-équipée et sous-payée, peine à contenir la violence des seigneurs de la terreur qui imposent leur loi dans un nombre considérable de quartiers pauvres de la capitale haïtienne. La route de Martissant qui relie 4 département est désertée depuis 10 mois à cause de la guerre des gangs en quête de nouveaux territoires. La police, impuissante, se fait le spectateur de ce spectacle odieux ayant occasionné des dizaines de morts et des milliers de déplacés.

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