Suspension de l’émission «Boukante lapawòl» : Pierre Espérance salue la décision du CONATEL

Encourager les chefs de gangs dans leurs entreprises criminelles en leur accordant des temps d’antenne pour promouvoir la violence, relève d’une insulte à la population qu’il faut inévitablement sanctionner, croit comprendre le directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), Pierre Espérance.

La décision du Conseil national des télécommunications (CONATEL) d’appeler à la suspension de l’émission «Boukante lapawòl» diffusée sur les ondes de Radio Méga est favorablement accueillie par le responsable du RNDDH. Estimant que l’organe régulateur a mis trop de temps pour agir face aux dérives constatées dans le secteur médiatique, Pierre Espérance qualifie de révoltante l’intervention des caïds sur des médias pour terroriser la population, promouvoir leurs forfaits, vanter leurs crimes.

Sur les ondes de Radio Kiskeya, ce samedi, le défenseur des droits humains dénonce des leaders d’opinion qui font fi des exactions commises par des gangs armés qui massacrent la population, attaquent des quartiers, font fuir des familles et déstabilisent la société. Pierre Espérance rappelle aux journalistes que la législation haïtienne dispose de règlements pour sanctionner les violations des dispositions sur les principes de télécommunications et les dérives.

Sur les mesures à adopter pour mitiger les écarts, la position du dirigeant du RNDDH est sans équivoque. Il condamne la complicité pernicieuse entre des journalistes et des chefs de gangs, tout en appelant les parquets des juridictions de Port-au-Prince, de Croix-des-Bouquets à enquêter sur les relations entre les bandits et certains journalistes. Aux instances judiciaires en charge d’enquêter sur les crimes financiers, il invite à évaluer les patrimoines des journalistes concernés.

À propos de l’initiative des médias étrangers d’interviewer des chefs de gangs en Haïti, le directeur exécutif du RNDDH n’en disconvient pas. Il souligne que les déclarations des criminels sont insérées dans séquences de reportage contrairement aux médias haïtiens qui font des gangs leurs clientèles privilégiées. En outre, il appelle le CONATEL à adopter d’autres dispositions visant certains médias en ligne qui s’aventurent sur des pentes dangereuses.