Touché par balles d’un agent de l’USGPN, un étudiant meurt à l’Hopital Bernard Mevs

Blessé par balles, l’étudiant Grégory Saint-Hilaire est mort à l’Hôpital Bernard Mevs, dans la soirée du vendredi 2 octobre 2020. L’étudiant finissant en Sciences Sociales à l’Ecole Normale Supérieure (ENS), et en 2ème année à la Faculté de Droit et des Sciences Economiques (FDSE), s’est éteint environ 4 heures après avoir reçu un projectile d’un agent de l’Unité de Sécurité Générale du Palais National (USGPN). Grégory a rendu l’âme, faute de soins. Récit d’une soirée remplie de pleurs et de tristesse.

C’était pratiquement une péripétie. Après avoir été touché par balles sur la cour de la faculté, Grégory Saint-Hilaire a passé plus de 2 heures, en attente d’une ambulance. Les minutes passent. L’état de santé de l’étudiant se dégrade. L’ambulance se fait encore attendre. Après des minutes de concertations, les camarades de Grégory ont décidé de l’emmener à l’Hopital Universitaire d’Etat d’Haïti (HUEH), communément appelé « Lopital Jeneral », se trouvant à un jet de pierre.

À la salle d’urgence du plus grand centre hospitalier du pays, c’était le début de la deuxième partie du calvaire d’un étudiant qui, allongé sur une planche, visiblement inanimé. Entretemps, dans les couloirs de l’Hôpital, la colère monte. Des étudiants, enervés, arrivent sur place. Des employés du centre, leurs refusent l’accès à l’interieur. Chauffés a blanc, ils lancent de grosses pierres en direction de la barriére d’entrée, pour pénétrer de force la salle d’urgence. Après plusieurs tentatives, ces etudiants ont fait irruption dans l’enceinte.

« Kote doktè ki gen nan lopital la ? », crient-ils, dans une retransmission en direct réalisée par l’agence « Passion Infos Plus ». Impatients, les camarades de Grégory s’agitent. Un début de protestation se fait sentir. Quelques temps après, des agents de la PNH font leur apparition, pour tenter de calmer le jeu. Les minutes s’égrènent. Les médecins de l’HUEH n’arrivent toujours pas.

Les étudiants cherchent d’autres alternatives. Certains proposent de se rendre dans un autre centre hospitalier. « Bernard Mevs », l’option choisie par les camarades de Grégory, qui visiblement, avaient gardé peu d’espoir tenant compte de l’état de la victime. Selon l’agence « Passion Infos Plus », Grégory Saint-Hilaire a été transporté à l’hopital, à bord d’un véhicule de Radio Kiskeya.

Une trentaine de minutes après son arrivée, l’étudiant finissant en Sciences Sociales à l’École Normale Supérieure (ENS), et en 2ème année à la FDSE, a rendu l’âme. L’information a été confirmée par un médecin de l’Hôpital Bernard Mevs, qui était de service pour la soirée. Pleurs, énervement, indignation, la cour du centre hospitalier est plongée dans la tristesse. Des étudiants ne peuvent pas contenir leurs larmes. La nouvelle s’est vite répandue sur les réseaux sociaux et sur certaines stations de radio.

Quelques minutes après l’annonce du décès de Grégory Saint-Hilaire, les étudiants ont décidé de récupérer le cadavre. Direction : École Normale Supérieure, le lieu où il a été touché par balles. À l’intérieur de la voiture, les protestataires chantent et crient. « Yo ba nou kou a, kou a fè nou mal… », les mots, les phrases, les mélodies qui accompagnent le corps sans vie. 10 heures du soir, le cadavre de Grégory Saint-Hilaire, recouvert d’un drap de couleur blanche, atteint finalement les locaux de l’ENS, situé à quelques pas du Palais national, où cantonne l’agent de l’Unité de Sécurité Générale du Palais National (USGPN), responsable de ce meurtre.

Luckson Saint-Vil / HIP

Crédit Photo: Edris Fortuné

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