Trafic d’armes impliquant l’Église épiscopale : des faits accablants décelés par la DCPJ

Le troisième rapport partiel du Bureau des affaires financières et économiques (BAFE) transmis au Commissaire du gouvernement près le Parquet du tribunal de Première instance de Port-au-Prince, Me Jacques Lafontant, mentionne avoir déféré en état les nommés Dianika Jules et Kléberson Jules pour les suites de droit.

En effet, selon un document confidentiel consulté sur Haïti Infos Pro, les avancées dans l’enquête sur le scandale de trafic d’armes et de munitions impliquant l’Église épiscopale d’Haïti font état des opérations de localisation de plusieurs suspects. Dans les faits, le BAFE, à travers le 3ème rapport, confirme avoir localisé dans le Sud du pays, le zimbabwéen Vundla Sikhumbuzo.

Des recherches technologiques engagées en août 2022 ont conduit à l’observation du comportement de Vundla Sikhumbuzo, principal instigateur des faits. Dans les détails, le BAFE révèle avoir identifié le premier numéro de téléphone 48 59 21 31 détenu par l’Africain, qui par la suite a été remplacé un jour après la médiatisation de la découverte de la cargaison d’armes à feu, soit le 15 août 2022.

Étant à couvert, Vundla Sikhumbuzo a utilisé un autre numéro de téléphone, le 46 09 68 21. Ce dernier contact a actionné d’abord les antennes relais des aéras de Delmas 48 ensuite celles couvrant les zones de Kagro à Frères pour enfin se stabiliser à Cavaillon dans le Sud. En outre, trois autres numéros 34 48-77 66, 48 11-16 33 et le 44 96- 60 37, sont détenus par le trafiquant zimbabwéen, n’ont encore répertoriés sur la liste des suspects visés, note le BAFE.

D’autres éléments de l’enquête sont révélateurs de la complicité d’autres personnes recherchées dont le nommé Kleberson Jules. Ce dernier jouit de liens étroits avec Vundla Sikhumbuzo qui utilise ses services pour échapper au contrôle des autorités judiciaires. Dans l’intervalle, les faits concluants ont encouragé le chef de la poursuite pénale, Me Jacques Lafontant, à décerner un mandat d’amener contre Kleberson Jules pour recel.

En date du 29 aout 2022, sur la base des documents transmis au BAFE par la DGI, il a été prouvé que tous les suspects retenus dans cette affaire détiennent des informations fiscales, sauf le zimbabwéen Vundla Sikhumbuzo. Jean Mardoché Vil, Frantz Cole, Dieuné Day, Rubens Vilmont disposent d’un numéro fiscal dûment enregistré.

Le BAFE rapporte des efforts déployés afin d’interpeller le nommé Vundla Sikhumbuzo, révélés jusqu’ici vains. À Gros-Marin (Cavaillon), en date du 28 décembre 2022, une opération conduite par des éléments du BAFE, du BLTS, de la Garde-Côte haïtienne accompagnés du juge de paix Me Ignace Bazelais, a conduit à l’interpellation de Kleberson Jules, néanmoins Vundla Sikhumbuzo alerté par la présence des autorités policières dans la zone, a eu le temps de prendre la poudre d’escampette.

Au terme de cette intervention, la Police a procédé à l’arrestation de Dianika Jules et de Kleberson Jules. Entre outre, les forces de l’ordre ont pu confisquer des documents compromettants dont des passeports valides de la République du Zimbabwe, des papiers vierges à entête de l’Église Épiscopale d’Haïti, des pièces relatives au dédouanement de conteneurs pour le compte de l’Église, des demandes d’exonération entre autres, souligne le BAFE.

Après considérations sur la situation de cavale de plusieurs suspects dont Fritz Désiré, Jean Mardoché Vil et le Zimbabwéen Vundla Sikhumbuzo, le BAFE, travaillant pour le compte de la Direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ), précise qu’un véhicule de la marque Volkswagen Amarok de couleur blanche, saisi à Gros-Marin et des effets personnels du trafiquant zimbabwéen sont gardés dans les locaux du BLTS.

Parallèlement, la nature des chefs d’accusation retenus contre les nommés Vundla Sikhumbuzo, Rubens Vilmont, Alerte Isaac, Jean Mardoché Vil, Fritz Désiré, Dianika Jules, Kleberson Jules et consorts est établie en des actes de contrebande, fraude et évasion fiscales, enrichissement illicite, abus de confiance et association de malfaiteurs entre autres, insistent les instances judiciaire et policière.

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