Un jeudi de sang et de pleurs à Port-au-Prince !

La région métropolitaine de Port-au-Prince a connu une journée sanglante, jeudi 28 Août 2020. En un seul jour, trois (3) personnes ont été tuées par balles. De Michel Saieh en passant par Francky Bonny pour arriver à Jean Wilner Bobo, les hommes armés avaient en poche la clé d’une capitale apparemment sans police et sans justice. Retour sur une journée de sang et de pleurs.

Première vidéo. Premier meurtre. Cela s’est passé à la mi-journée, sur la route de Lalue, non loin de « Poste Marchand ». Dans cette séquence qui tournait en boucle sur les réseaux sociaux, un véhicule privé de couleur rouge, immatriculé : BB46429, est garé au beau milieu de la rue. Sur la voiture, une vingtaine d’impacts de balles. À l’intérieur, 3 passagers à bord. L’un d’entre eux est mort, les 2 autres grièvement blessés par balles. « La personne tuée répond au nom de Michel Saieh, propriétaire du supermarché « Piyay Market » à Port-au-Prince », a informé Edouard Doirin, juge de paix du tribunal de Port-au-Prince, Section Est, qui faisait le constat légal.

Les autres victimes, l’épouse et le chauffeur de Michel, ont été transportés d’urgence à l’hôpital. Selon des témoins sur place, cette attaque armée est l’œuvre d’individus circulant à moto. Jusqu’à ce vendredi, aucune arrestation n’a été annoncée, mais le Porte-Parole adjoint de la police affirme ne pas vouloir anticiper. « On attend les résultats de l’enquête préliminaire, avant d’avancer d’autres informations », a dit Garry Desrosiers, lors d’une entrevue accordée à la rédaction.

Le deuxième assassinat allait être enregistré dans la soirée, à Pétion-Ville, non loin du restaurant Muncheez. Pour cette seconde attaque, c’était le tour de Frantz Adrien Bonny, jeune co-animateur de l’émission « Rigolo Thérapie », sur Radio Caraïbes. Selon Guerrier Dieuseul, l’un des présentateurs vedette du journal « Premye Okazyon », Bonny a été tué d’une balle à la tête, par des individus circulant à bord d’un Toyota Rav 4 de couleur noire.

« C’est avec la mort dans l’âme que j’ai appris cette nouvelle. C’est une grande perte pour la RTVC, pour moi personnellement », a déclaré Marc Anderson Bregard, Directeur Général de la station. Intervenant à l’édition de nouvelle, l’animateur de carrière a présenté « Bonny » comme un homme respectueux, sage, bourré de projets d’avenir. « Lanmò Bonny, se komsi yo banm yon kout kouto nan kèm, yon kout kouto nan sam genyen ki te pi presye, pi fòmidab. Bonny, se nèg lèm pa la, ki al chache pitit mwen lekòl… Se yon pati nan Canal Musical ki ale, yon pati nan amitye m ki ale », a dit Bregard, en pleurs, visiblement abattu.

L’assassinat de Francky Bonny, 34 ans, ancien animateur à Radio Magik 9 et Radio Nationale d’Haïti, a suscité pas mal de réactions sur les réseaux sociaux. Ce vendredi matin, des jeunes, à travers leurs pages Facebook, ont exprimé leur colère, voire leur indignation, par rapport à cette remontée spectaculaire de l’insécurité dans le pays.

Et c’est dans la commune de Pétion-ville qu’allait se boucler cette journée sanglante, avec la mort par balles du propriétaire de « Kafe Kreyòl ». Selon les informations recueillies sur place, Jean Wilner Bobo, a été assassiné par des « présumés braqueurs », à quelques pas du Complexe Harry’s Restaurant. « Ces braqueurs qui tentaient de le rançonner au moment où il venait de garer sa voiture. Les informations feraient croire aussi que Bobo a trouvé la mort en revenant d’un programme de nuit organisé à Pétion-ville », lit-on dans un article de l’agence en ligne Vant Bèf Info.

À en croire des témoins, Jean Wilner Bobo a été touché par balles au niveau de la poitrine. La victime qui a été transportée d’urgence à l’hôpital, a rendu l’âme par la suite à la salle d’urgence de ce centre hospitalier.

Michel Saieh, Frantz Adrien Bonny et Jean Wilner Bobo…, 3 assassinats par balles en un seul jour. Les bandits armés qui semblent avoir le contrôle de Port-au-Prince, tournent quand ils veulent, le robinet du sang et plongent des familles dans la tristesse. Entretemps, l’opération dénommée « Terminator 1 » lancée par le Directeur Général de la police, Rameau Normil apporte ses résultats « peu convaincants ». Le défilé des personnes arrêtées à la DCPJ se poursuit, alors que l’escadron de la mort sillonne une capitale dont la durée de vie de chacun, est de 24 heures renouvelables.

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