Santé -Insécurité

Un système de santé à bout de souffle sous le poids d’une insécurité galopante

L’Hôpital universitaire la paix (HUP), l’une des rares institutions de santé encore fonctionnelles à Port-au-Prince, est submergé par un flot incessant de victimes. Entre le 11 et le 24 novembre, pas moins de 90 blessés par balles y ont été admis, selon le directeur exécutif, le docteur Paul Junior Fontilus. Cette statistique glaçante illustre l’état d’insécurité chronique qui gangrène la capitale haïtienne.

Le docteur Fontilus ne mâche pas ses mots : l’hôpital est débordé. Les urgences, conçues pour des interventions ponctuelles, sont aujourd’hui prises d’assaut non seulement par des victimes de tirs, mais aussi par celles des nombreux accidents de la route qui surviennent dans un climat de chaos généralisé. Cette surcharge met à mal les capacités déjà limitées d’un système de santé affaibli par des années de négligence et de sous-financement.

Le personnel médical, véritable colonne vertébrale de l’HUP, subit lui aussi les affres de l’insécurité. « Certains membres du personnel éprouvent beaucoup de difficultés à quitter leurs quartiers pour se rendre sur leur lieu de travail », confie le docteur Fontilus. Ces obstacles, causés par des barrages, des actes de banditisme ou la crainte d’être pris pour cible, entravent gravement le fonctionnement de l’hôpital.

Plus alarmant encore, d’autres établissements de santé de la région métropolitaine ont été contraints de fermer leurs portes. L’insécurité paralyse les quartiers, les institutions et les services de base, laissant une population vulnérable sans recours. Le docteur Fontilus lance un appel urgent aux autorités pour qu’elles agissent : « Il est impératif de sécuriser les zones et de permettre la réouverture des hôpitaux. »

Mais cet appel, à l’image de nombreux autres lancés dans le passé, risque de tomber dans l’oubli, victime d’un État dysfonctionnel. Pendant ce temps, les hôpitaux comme La Paix continuent de porter un fardeau insupportable, tandis que les rues de Port-au-Prince s’enfoncent dans un bain de violence.

L’accumulation de blessés par balles et d’accidents souligne une crise humanitaire imminente. Avec un système de santé au bord de l’effondrement et une insécurité qui gangrène chaque aspect de la vie, Haïti est à un tournant critique. Sans intervention immédiate et drastique, l’avenir s’annonce sombre, tant pour le système de santé que pour les citoyens.

Les actes de violence ne sont plus de simples faits divers ; ils représentent une attaque directe contre la survie même de la société haïtienne. Il est grand temps que les responsables prennent conscience de l’urgence et agissent avant que le pays ne sombre encore davantage.

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