« Valorisation de l’incompétence » : Pierre René François promu responsable de la DCPJ
Impuissant en ce qui concerne l’évasion au Pénitencier national et à la Prison civile de Croix-des-Bouquets, le 1er mars 2024, l’inspecteur général Pierre René François qui dirigeait la Direction de l’administration pénitentiaire (DAP) a été promu responsable de la Direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ). Des observateurs dénoncent une prime à l’incompétence.
Le jeudi 29 février 2024, moins de 48 heures avant l’offensive contre le Pénitencier national, le chef gang « Izo », dans une note virale sur des réseaux sociaux annonçait la prise prochaine du centre carcéral établi dans le centre-ville de Port-au-Prince. À cet avertissement, des résidents des rues du Centre, de l’Enterrement, et des quartiers limitrophes, sous peine d’être victimes, ont fui leurs maisons.
Parallèlement, dans la hiérarchie de la Police nationale d’Haïti (PNH), au sein de la DAP aucune disposition n’a été adoptée pour mettre en déroute les gangs. Vingt-quatre heures après, des attaques armées coordonnées contre le Pénitencier national et la Prison civile de Croix-des-Bouquets ont conduit à une évasion spectaculaire. Des tirs nourris ont certes été entendus dans les parages des deux plus grands centres carcéraux, mais la version des témoins fait état d’aucune résistance policière.
Plusieurs mois après les évènements, aucun rapport de la Direction de l’administration pénitentiaire (DAP) pour expliquer les faits. Le responsable de la DAP, l’inspecteur général Pierre René François contacté pour s’expliquer sur les motifs était resté injoignable. Moins de six mois plus tard, l’inspecteur général René François a rebondi pour être promu Directeur central de la Police judiciaire (DCPJ). Un acte considéré comme une insulte à l’effort, une valorisation de l’incapable, une prime à l’indécence.
Dans l’intervalle, la situation des détenus entassés dans des espaces inappropriés ne cesse de se détériorer. Au Commissariat de Delmas 33, à Pétion-Ville, des salles de garde à vue sont regorgées de prisonniers, ont dénoncé des organisations de défense des droits humains. Le bilan de Pierre René François à la tête de la DAP peut être résumé à la démolition de la Prison civile des femmes à Cabaret par des gangs, l’évasion au Pénitencier national et la Prison civile de Croix-des-Bouquets.
Ce mercredi, l’inspecteur général Smith Péyo, chef de cabinet du commandant en chef de la PNH, Rameau Normil a procédé à l’installation de l’inspecteur général Pierre René François, à la tête de la DCPJ. Selon la note du service de communication de l’institution policière, la promotion de Pierre René François a été approuvée par le directeur général Rameau Normil.