Insécurité : toilette mortuaire et habillement des défunts pratiqués en pleine rue à Port-au-Prince

Chassées par les gangs armés, des morgues privées établies à la rue de l’Enterrement et la rue Saint-Honoré peinent à servir leurs clientèles. La thanatopraxie, étape cruciale avant les funérailles des défunts, ne se réalise pas dans les conditions idéales, exposant à un danger de santé publique.

À l’impasse Lavaud, non loin du lycée Marie-Jeanne, fraîchement rénové, hébergeant des déplacés de quartiers contrôlés par des civils armés, le spectacle paraît surréaliste. Des corps sans vie allongés sur des chaises roulants en attente d’une thanatopraxie offrent un cadre comparable à une chambre mortuaire.

Le décor est à peine perceptible. Des passants font le va-et-vient, des déplacés cohabitent avec des cadavres sans s’en rendre compte. Pour des responsables d’entreprises de pompes funèbres, l’environnement s’y prête bien après l’occupation constante par des bandits armés des rues Saint-Honoré, de l’Enterrement, de la Réunion, secteur du centre-ville de Port-au-Prince historiquement réservé aux maisons funèbres.

Après des menaces à la vie proférées par les gangs de la coalition «Viv ansanm» et des fortes sommes réclamées aux agents de funérarium pour pouvoir récupérer les bases initiales, les gérants d’entreprise de pompes funèbres ont dû opter pour abandonner de manière provisoire leur première adresse, confie un haut cadre d’une institution versée dans le domaine. Désormais, les défunts confiés sont conservés dans des corbillards dans des conditions non appropriées, sans cellule réfrigérante.

S’agissant de la toilette mortuaire et de l’habillement des défunts, étapes de préservation de l’honneur des disparus, ils n’offrent pas à leurs proches une image apaisée et respectueuse. Le thanatopracteur des entreprises de pompes funèbres procède à la préparation et au maquillage du défunt sans discrétion aucune, sous les yeux horrifiés des passants. Compte tenu du risque de contamination et du danger lié au traitement à ciel ouvert des cadavres, des résidents de l’impasse Lavaud et d’autres zones environnantes appellent à l’intervention des autorités concernées.

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