Séance plénière du GPE de la CARICOM : le jeu de « qui perd gagne »

Aucune avancée n’est enregistrée dans les discussions entre la délégation de la CARICOM et les protagonistes haïtiens. Les négociations risquent de finir en queue de poisson, car les ligne n’ont pas bougé. Le pouvoir en place et ses alliés ont rejeté la proposition du Groupe de personnalités éminentes, faite dans le document intitulé « Projet cadre transitionnel pour Haïti ». Ce qui suscite de véritables préoccupations parmi les acteurs.

Le Groupe de Personnalités Éminentes (GPE) de la CARICOM a initié depuis le 8 Décembre dernier, à Port-au-Prince, la séance plénière avec les acteurs politiques dans l’objectif de trouver un consensus pouvant déboucher sur un accord politique entre les différentes parties.

Participant aux pourparlers, le responsable des affaires politiques des Engagés pour le Développement (EDE), Féland Jean, a présenté un briefing des 3 premières journées de discussions. Selon ses dires, la question du bicéphalisme reste le point d’ombre entre les signataires de l’Accord du 21 Décembre 2022 réputés proches de l’actuel gouvernement et les autres acteurs. Si avant les alliés de l’équipe au pouvoir avaient accepté de discuter sur ce point, arrivés sur la table des négociations, ils l’ont rejeté d’un revers de main, dans un entretien téléphonique accordé à la rédaction de HIP.

Pour sa part, le secrétaire général du parti politique « Ansanm Pou Ayiti », l’un des  membres signataires du Protocole du 17 octobre, Schultz Cazir Simpzir, dit ne rien attendre de ces discussions. Il estime que la proposition faite par les personnalités de la Caricom ne correspond pas à la dimension de la crise multidimensionnelle alarmante qui ronge le pays. Cazir a formulé sa proposition comme solution à la crise. Laquelle proposition opte pour un conseil présidentiel de 3 membres et un Premier ministre consensuel pour guider la transition en Haïti, doté de la mission principale d’organiser les élections.

Contacté par notre rédaction, Ted Saint Dic de l’Accord Montana a, de son côté, déclaré que le gouvernement actuel n’inspire aucune confiance et qu’à travers ces discussions, il joue la montre pour faire passer le temps. C’est la raison pour laquelle, persiste et signe-t-il, les signataires dudit accord ont laissé les discussions. Fort de ce constat, il invite le gouvernement à faire preuve de bonne foi dans les négociations pour sortir le pays du bourbier.

« Dans une médiation, le médiateur ne peut en aucun cas venir avec sa proposition et forcer quiconque à signer ou accepter de force. Dans la proposition des personnalités éminentes de la CARICOM, elle fait mention d’un conseil présidentiel de 7 membres ce qui signifie 7 cabinet, 7 cortège entres autres », déplore t-il.

Selon ses déclarations il s’agit d’un partage de gâteau et non des négociations. Il dit croire que le départ du Premier Ministre Ariel Henry doit être sur la table des négociations, ceci sans marchandage et sans distraction.
 
Si ces acteurs contactés plus haut ont livré leurs impressions sur la crise et les négociations, nous avons appelé au téléphone les représentants de l’accord du 21 décembre 2022, mais ces derniers n’ont pas voulu réagir. Le bilan des dépenses vont être lourds pour ces 8 jours de discussions qui prendront fin le 14 décembre prochain. Pendant ce temps, la population continue de mourir de faim. Elle est la cible des bandits armés, alors que les politiques sont entourés de gardes du corps et des agents de police payés avec l’argent des contribuables, dont les revendications sont reléguées au second plan.

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