Opinion

34 ans après, la Constitution de 1987 reste debout !

Ce 29 mars 2021 ramène la 34ème année d’existence de la constitution haïtienne communément appelée« Constitution de 1987». Fondamentalement reconnue comme une constitution de rupture totale avec la dictature, elle est l’expression par excellence des luttes menées contre la dictature par des hommes et des femmes engagés pour une société plus juste, plus équitable et plus équilibrée. Elle a été adoptée parce qu’elle concordait aux prescrits de la démocratie moderne.

Plus d’un an après avoir mis fin à la dictature avec le départ de Jean Claude Duvalier en février 1986, le peuple haïtien a voté en masse le 29 mars 1987 par voie référendaire la constitution haïtienne, qui depuis lors fait l’objet de vives critiques et de tentatives crapuleuses de la réduire au silence. Elle est le symbole de la victoire du peuple haïtien sur la dictature, l’arbitraire, l’oppression et toutes formes de représailles.

Depuis toujours et aujourd’hui encore plus, la constitution du 29 mars 1987 est menacée. De tous les coups bas portés contre elle, la volonté de Jovenel Moïse pour la remplacer par une autre est la plus grosse violation qu’elle a subie. Elle a résisté à l’armée, résisté aux différents présidents élus qui ont tous essayé d’une façon ou d’une autre de tourner le dos à ses prescrits. Aujourd’hui, elle est encore debout.

Cette constitution a établi le système démocratique moderne en faisant des institutions et des citoyens le socle sur lequel s’organise la société haïtienne. C’est une constitution inclusive, représentative et participative. Le suffrage universel est consacré, les représentants sont élus, les élections libres honnêtes et crédibles, les libertés d’expression et d’association sont garanties, elle dessine le vivre-ensemble en fixant la limite de tous les pouvoirs.

Parce qu’elle est menacée, des citoyens sont dans la rue depuis le dimanche 28 mars pour la protéger et la défendre. Parce qu’elle est bafouée, vilipendée et traitée comme une vieille chaussette par Jovenel Moïse, des citoyens seront dans les rues aujourd’hui encore pour réclamer son respect et demander à Jovenel de surseoir à son référendum inconstitutionnel.

Crédit Photo:Ralph Tedy Erol

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