Insécurité : « La situation de la Route nationale # 1 est inacceptable », jugent des usagers

Les chauffeurs du transport en commun qui desservent le circuit Port-au-Prince/Arcahaie et Saint-Marc déclarent être à bout de souffle face aux bandits qui rançonnent au quotidien les usagers de la Route nationale numéro 1. Profitant de l’insouciance des autorités policières, les criminels ont multiplié des points de péage sur l’axe routier.

Le président du Syndicat des chauffeurs et propriétaires des véhicules dans le Bas-Artibonite (SCPVBA), Murat Augustin, menace de suspendre la liaison Port-au-Prince/Saint-Marc en raison de la situation sécuritaire critique de la route nationale numéro 1. Des bandits lourdement armés établissent plusieurs points de péage sur l’axe routier, rançonnent des usagers et imposent de nouvelles règles dans le renoncement total des autorités policières.

De Port-au-Prince à Saint-Marc, le trafic se révèle un parcours de combattant, qualifie le syndicaliste qui intervenait sur les ondes de Radio Kiskeya. Les chauffeurs doivent souscrire aux nouveaux règlements imposés par les groupes armés. Pour échapper aux intimidations des gangs, les passagers qui risquent d’emprunter la route doivent s’adapter aux règles infligées d’éteindre leur portable, de limiter leur regard.

Le comble dans l’affaire, d’autres zones jadis épargnées, rentrent désormais dans la cartographie criminelle. À Carriès, non loin d’un poste de Police, un point de péage a été nouvellement installé, rapporte le numéro un du SCPVBA. Les chauffeurs d’une partie du département de l’Artibonite et de l’Ouest doivent se conformer à la réalité sous peine de se faire tuer ou enlever, dénonce Murat Augustin.

À Canaan, la dictature des gangs a été normalisée avec des hommes armés qui défilent sur la voie publique, guettent des usagers afin de multiplier leurs forfaits. Des passants dénoncent la complicité des policiers retranchés dans un véhicule blindé immobilisé devant la Prison civile des femmes. La mission des forces de l’ordre se limitent à garantir la sécurité du centre carcéral, mais minimisent l’action des gangs.

Dans l’intervalle, les passagers continuent de payer les conséquences de l’irresponsabilité de la PNH. Face au constat des gangs qui décapitalisent les opérateurs du transport en commun, s’impose aux chauffeurs le droit d’ajuster les prix des circuits, forçant la main aux passagers.

Il importe de rappeler qu’au cours de l’année 2023, 23 chauffeurs ont été tués par des bandits, 382 passagers enlevés, 146 véhicules détournés par des groupes criminels en présence des policiers, révèle le président de l’Association des propriétaires et chauffeurs d’Haïti (APCH), Méhu Changeux. Ces données concernent la route nationale numéro1, 2 et 3.

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