Pierre Espérance : «Le Conseil présidentiel n’a pas à se conformer aux exigences du gouvernement»

Le Conseil des ministres continue de jouer sur le temps en publiant un «décret scélérat», exigeant aux membres du Conseil présidentiel des pièces jugeant conformes à l’article 2 du document controversé. Pour le directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (RNDDH), Pierre Espérance, le gouvernement de facto n’a ni autorité, ni intégrité, ni moralité pour faire des injonctions aux membres du Conseil présidentiel.

C’est un bras de fer qui tend à prendre de l’ampleur. Le Conseil des ministres n’entend pas faciliter l’installation et la prise de fonction du Conseil présidentiel sans maintenir des conditions préalables. Dans une note rendue publique, les parties prenantes sont invitées à soumettre au Secrétariat général du Conseil des ministres des pièces requises conformément à l’article 2 du décret, lit-on dans une communication du gouvernement.

En réaction, le responsable du RNDDH juge innaceptable et révoltant le comportement du gouvernement de facto de s’ériger en obstacle à l’avènement du Conseil présidentiel. Le défenseur des droits humains rappelle que depuis plus d’un mois le Dr Ariel Henry a déjà donner son mot au secrétaire d’État américain, Anthony Blinken en ce qui concerne sa démission à la tête de la Primature.

Sous les auspices de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), une rencontre intersectorielle haïtienne a conduit à la mise sur pied du Conseil présidentiel, reprend Pierre Espérance. Une suite d’événements malheureux ont provoqué la chute d’Ariel Henry, accusé passif face à la dictature criminelle des gangs armés. Le directeur exécutif du RNDDH rappelle que les groupes armés ont émergé en raison de l’affaiblissement de la Police nationale d’Haïti (PNH), du renforcement des foyers gangstérisés.

L’appel du numéro un du RNDDH aux membres du Conseil présidentiel est sans équivoque. Il inconcevable que le Conseil présidentiel s’accorde à faire droit aux exigences du Conseil des ministres. Le document consensuel n »a pas été pris en charge par l’équipe de facto, au même titre que le projet de décret profondément modifié. Sur cette base, Pierre Espérance croit et déclare convaincu que le Conseil des ministres ne peut en aucun empêcher l’installation du Conseil présidentiel.

Dans l’intervalle, les parties prenantes signataires de l’Accord politique pour une transition pacifique et ordonnée désapprouve le décret adopté par le Conseil des ministres. Les acteurs concernés, incluant des alliés du Premier ministre empêché Ariel Henry, appellent au respect des engagements pris lors du processus de dialogue.

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