Intervention militaire : Quand la France et le Canada tirent le gouvernement d’Ariel Henry de son illusion

C’est une palissade que de dire que l’espoir du gouvernement dirigé par Ariel Henry ne repose que sur le « sauveur blanc » pour résoudre à sa place des problèmes relevant de ses prérogatives, dont celui du grand banditisme. D’ailleurs, il ne cesse de multiplier ses appels en ce sens à l’endroit des pays soi-disant amis d’Haïti qui, petit à petit, affirment leur intention de ne pas s’aventurer dans la démarche relative à une intervention militaire en Haïti, comme c’est le cas pour le Canada.

Ce pays qui a envoyé successivement un avion et des navires patrouiller respectivement dans l’air et dans les eaux d’Haïti, a clairement déclaré par l’organe de son chef d’état-major de la défense, qu’il ne dispose pas de ressources militaires suffisantes pour prendre une telle responsabilité. Une déclaration considérée comme un véritable coup de massue asséné au gouvernement haïtien. Ce jeudi, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a jeté de l’eau froide sur l’idée d’une « intervention extérieure » en Haïti.

Dans la même veine, l’ambassadeur de France accrédité en Haïti, Fabrice Mauries, a affirmé le lundi 13 mars 2023, qu’aucun soldat, ni policier français ne viendra lutter contre les groupes armés en Haïti. « Haïti doit toujours compter sur ses forces nationales pour combattre les bandes armées », a déclaré le diplomate, soutenant que le pays dispose de beaucoup de ressources humaines, administratives et financières pouvant contribuer à le débarrasser des gangsters.
Il a toutefois indiqué que son pays va aider la Police Nationale d’Haïti à acquérir des équipements pour essayer de lutter contre les gangs, tout en réaffirmant l’engagement de la France à poursuivre sa coopération en matière de formation en faveur des unités de sécurité avec le pays des caraïbes.

Face à cette nouvelle donne, le gouvernement de facto se tourne vers l’OEA pour assurer cette responsabilité. En effet, lors d’une réunion du groupe de travail de l’organisation des Etats américains sur la situation sécuritaire, humanitaire, élections et assistance à la démocratie tenue le mercredi 15 mars 2023, le chancelier haïtien Jean Victor Généus a renouvelé la demande de déploiement d’une force internationale pour épauler la PNH face la dégradation de la situation sécuritaire du pays.

« Il est aujourd’hui urgent que l’OEA, notre organisation, comprenne que le pourrissement de la situation sécuritaire a atteint son paroxysme et que l’arrogance des gangs armés est sans limite. Présentement, la sécurité est le maître mot. La première des priorités pour le gouvernement reste le retour sans délai à un environnement sécuritaire pour libérer le pays et le peuple haïtien », argumente Jean Victor Généus. « Il devrait s’agir d’une aide robuste afin de rétablir la sécurité dans le plus bref délai, condition sine qua non pour un retour à la vie normale et la restauration des institutions démocratiques et républicaines », soutient le titulaire du MAE.

Reste à savoir si l’Organisation des États Américains dispose d’assez de marge de manœuvre pour se livrer dans une telle entreprise, sans l’aval des Etats-Unis et du Canada. Certains pourraient, à raison, assimilent cet énième appel du gouvernement à un vœu pieux.

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