Les conditions de vie des déplacés de Carrefour-Feuilles dans les abris écœurent !

Les déplacés du quartier de Carrefour-Feuilles qui se sont réfugiés dans divers espaces, dont des établissements scolaires, suite aux attaques répétées des bandits armés de Grand-Ravine depuis plusieurs jours, vivent dans des conditions déplorables. Ils attendent toujours l’intervention des autorités étatiques et policières pour sortir de leur situation de dénuement et regagner leur maison.

Depuis les attaques incendiaires et meurtrières des bandits de Grand-Ravine, les habitants de Carrefour-Feuilles ont fui leur quartier pour se réfugier dans d’autres espaces. Le Gymnasium Vincent, le Lycée Marie-Jeanne et celui du Cent Cinquantenaire (Lycée des jeunes filles), entre autres, servent d’abris provisoires aux déplacés internes. Ces institutions scolaires hébergent plus de 2580 personnes, selon les chiffres disponibles et la cour du Gymnasium Vincent accueille entre 900 et mille personnes dont des femmes et des enfants depuis le 13 août dernier.

L’image des personnes qui vivotent sous des tentes au Gymnasium Vincent à la Rue Romain rappelle les mauvais jours qui ont suivi le séisme du 12 janvier 2010. Certains déplacés se couchent à même le sol. Dans les institutions scolaires, comme les lycées précités, les salles de classe servent de cuisine, de chambre à coucher et de salon. Sur la cour, des centaines de personnes s’adonnent à leur commerce, à la lessive de leurs vêtements et aux autres activités.

« Les bandits ont incendié ma maison, j’ai dû fuir avec l’unique vêtement que je porte là. Je suis obligé de rester au Gymnasium car je n’ai nulle part où aller. J’ai tout perdu et je n’ai pas les moyens pour aller en province. Sous les tentes, il fait tellement chaud en milieu de journée, que nous sommes obligés de rester sur la cour », témoigne un déplacé réfugié au Gymnasium.

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Les déplacés dénoncent les mauvaises conditions d’hygiène dans ces centres d’accueil. Malgré tout, ils disent être conscients que ces espaces ne sont pas appropriés pour les  accueillir, mais qu’ils n’ont pas d’autres choix. Ils sont vulnérables face à l’épidémie de choléra et d’autres maladies qu’ils risquent de contracter.

« Les toilettes sont défectueuses, pour effectuer un besoin, on doit se rendre aux toilettes publiques où l’on paie cinquante gourdes. Ces toilettes sont dans un piteux état. Nous les femmes, nous n’avons presque plus d’intimité pour effectuer un besoin ou nous baigner », déplore une déplacée qui frise la trentaine rencontrée au Lycée des Jeunes filles.

Ces espaces transformés en abris sont en manque de tout : eau potable, électricité. De plus, ces espaces ne sont pas sécurisés. Malgré les efforts conjugués de certaines institutions, la nourriture n’est pas assez suffisante pour le nombre de personnes vivant dans ces espaces. Qui pis est, les conditions sanitaires sont lamentables.

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Des instances dont le Fonds d’assistance économique et sociale (FAES) se chargent de la nourriture de ces victimes. La Direction Nationale d’eau potable et d’assistance (DINEPA) met de l’eau potable à la disposition des réfugiés, Médecins sans frontières (MSF) et le Ministère de la Santé Publique et de la population (MSPP) leur fournissent une assistance médicale et des kits sanitaires. Toutefois, les habitants de Carrefour-Feuilles vivent une situation très préoccupante dans leur lieu de refuge, car les besoins sont nombreuses.

« On doit réaliser des cliniques mobiles, leur  accorder une assistance psychologiques. Ils sont traumatisés… », témoigne un responsable du centre d’hébergement du Gymnasium Vincent.

En dépit de tout, ces déplacés attendent désespérément une action concrète de la part de l’Etat, pour pouvoir retourner dans leurs quartiers. Mais les autorités gouvernementales ne se montrent pas vraiment soucieux du sort des déplacés internes de Carrefour-Feuilles, qui sont approximativement au nombre de 25.000, répartis dans plusieurs centres d’hébergement.

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