Offensive des gangs armés : l’odeur de cadavres humains inonde des rues à Port-au-Prince

Des cadavres humains, certains désossés ou dévorés par des chiens errants jonchent encore des rues à Port-au-Prince. À mesure que les gangs armés progressent dans la conquête des territoires, la situation paraît être sur le fil du rasoir, selon plus d’un.

Moins de 72 heures après l’attaque armée coordonnée par des gangs de la coalition « Viv ansanm » contre le Pénitencier national et la Prison civile de la Croix-des-Bouquets, qui a conduit à l’evasion de plus 4 mille détenus, la réalité sur le terrain reste grimaçante. Dans des quartiers difficiles de Port-au-Prince, c’est la fuite désordonnée de plusieurs familles en quête d’un abri pour fuir la terreur des groupes criminels.

À côté de cette débandade, les déplacés forcés doivent également affronter la dure réalité des corps massacrés par les criminels qui entravent la circulation automobile. Dans l’environnement du Pénitencier national, une trentaine de cadavres humains complètent le tableau macabre du plus grand centre carcéral du pays ayant cédé à la puissance des gangs.

D’autres scènes terrifiantes de coprs sans vie éparpillés dans des rues de Port-au-Prince interpellent. À Portail Léogane deux jeunes massacrés sont allongés face contre la terre depuis samedi. Leurs restes commencent à dégager une odeur putride. À Bois-Verna, non loin des locaux du Ministère de la Communication, un cadavre est détruit par les flammes. Des déplacés évoquent un visage étrange considéré comme un intrus qui a été emporté par le « Bwa kale ».

À Bois-Patate, un décor similaire attire l’attention. Un jeune dépourvu de pièce d’identité et accusé d’être un évadé de la prison a été tué, son corps a été par la suite brûlé. Par sa puanteur, le reste de la victime embaume déjà l’entourage limitrophe de la scène.

La situation qui prévaut avec des corps calcinés représente un danger de santé publique, s’inquiètent des riverains. Et en raison du contexte tendu et le désengagement des services de voirie, la pluie qui s’annonce fait craindre le pire.

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