Union européenne : « L’élection du Président et du Premier ministre dans l’Accord Montana reste virtuelle »

La cheffe de la délégation de l’Union européenne (UE) en Haïti, Sylvie Tabesse, plaide en faveur d’un accord politique plus inclusif, tout en encourageant les protagonistes à s’engager obstinément dans la recherche d’un consensus.

L’Union européenne, par la voix de sa représentante en Haïti, la diplomate Sylvie Tabesse, exprime ses préoccupations face à la détérioration de la crise sociopolitique et l’incapacité des acteurs politiques à dégager un consensus pour adresser les défis du pays. Lundi, à l’occasion d’une rencontre d’échanges avec des journalistes, à Pétion-Ville, l’ambassadrice française s’est exprimée sur la désignation, dimanche, d’un Président et d’un Premier ministre pour conduire «la transition politique de rupture» dans le cadre de l’application de l’Accord Montana.

« Fritz Jean et aussi Steven Benoit sont connus pour leurs compétences et leurs qualités, ce peut être, je le souhaite sincèrement, un pas dans la bonne direction pour élargir l’accord qui existe à l’heure actuelle. Je ne peux m’empêcher de constater que cette désignation reste un peu virtuelle », a réagi Sylvie Tabasse.

À propos des élections, la position de l’U.E est sans équivoque. La diplomate formule le vœu que les conditions soient réunies pour qu’elle puisse s’engager. La tenue des joutes électorales nécessite un agenda inclusif et un climat de sécurité propice. Parallèlement, en ce qui concerne le débat entretenu sur l’échéance du 7 février, elle dit espérer que les acteurs arrivent à se transcender sur les discussions sur les textes pour se concentrer sur les intérêts collectifs. Pour elle, l’interprétation de la date importe peu face aux enjeux de l’heure.

«L’objectif de l’UE était celui-là, demeure celui-là, sera celui-là : établir un partenariat solide avec le pays pour l’aider à retrouver un chemin pour rétablir un avenir meilleur pour tous. Il y a certains points communs sur lesquels on pourrait construire, il faut vraiment s’acharner à trouver un accord pour se concentrer sur les urgences du pays », a déclaré la diplomate.

L’enquête sur l’assassinat de l’ancien Président Jovenel Moïse a été également évoquée au cours des échanges. À en croire la représentante française de l’UE en Haïti, aucune demande concrète d’aide ou d’assistance de l’État haïtien pour faire progresser l’enquête n’a été formulée auprès de l’organisme régional, tout en soulignant qu’elle dispose de très peu d’informations sur le dossier.

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