« Viv ansanm » : des bandits promettent la paix, des défenseurs de droits humains alertent la population

À Morne-à-Cabri comme à Vivy-Mitchel, des groupes armés multiplient des opérations criminelles contre la population civile en dépit d’une paix cosmétique prônée, avisent des responsables de la Commission épiscopale nationale Justice et paix (CE/JILAP), du Sant Karl Lévèque (SKL) et du Groupe de travail sur la sécurité (GTS). Ils appellent la population à la vigilance contre les appels des chefs de gangs.

Sur une séquence sonore d’une dizaine de minutes, des chefs de gangs qui contrôlent la région métropolitaine de Port-au-Prince et ailleurs défilent pour annoncer vouloir faire la paix. L’initiative « Viv ansanm » prônée par les caïds visent, selon le slogan, à promouvoir une autre Haïti, faciliter le retour des familles dans les zones en proie à la violence armée, encourager les membres de la diaspora à s’investir dans leur pays.

Jimmy « Barbecue » Chérizier, Johnson « Izo » André, Rénel « Ti Lapli » Destina, Wilson « Lanmò san jou » Joseph et d’autres criminels notoires, auteurs d’atrocités contre la population, soutiennent l’idée d’offrir une alternative à leur mouvement à travers l’initiative « Viv ansanm ». Cette approche des chefs de gangs se révèle un outil pour perpétuer le crime, normaliser le kidnapping et agrandir les « territoires perdus », ont réagi des défenseurs de droits humains.

La directrice nationale de la CE/JILAP, Jocelyne Colas, minimise ce supposé appel à la paix. Elle souligne des cas de criminalité signalés à Vivy-Mitchell, à Morne-à-Cabri, moins de 24 heures après la publication de la note vocale.

Position partagée par le directeur exécutif du Sant Karl Lévèque (SKL), Jean Gardy Maisonneuve. Il dit n’accorder un zeste de confiance à la démarche des seigneurs de la terreur. Le défenseur des droits humains invite les responsables des organisations criminelles à déposer les armes. Il déclare attendre que les actes d’apaisement suivent les paroles prononcées.

De son côté, l’ancien membre du Corps des Léopards, Ashley Laraque, évite de faire le lien entre la participation du Premier ministre Ariel Henry à la 78ème Assemblée générale des Nations-Unies à New-York et l’initiative des caïds en Haïti. De l’avis de l’entrepreneur, la position commune des bandits découle des difficultés rencontrées à s’approvisionner en munitions en raison de la fermeture de la frontière haitiano-dominicaine. Il craint une réinsertion sociale des malfrats qui serait à considérer comme une prime à l’impunité.

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