Affaire Jovenel Moïse : Ariel Henry annonce des libérations, nie toutes conversations avec Joseph F. Badio

Le Premier ministre Ariel Henry annonce qu’il demandera au Ministère de la Justice de faire les suivis nécessaires, pour libérer si possible les personnes jugées innocentes. « Nous ne voulons pas garder des gens en prison juste parce qu’ils sont Colombiens ou parce qu’ils sont désignés comme des assassins alors qu’ils ne le sont pas », a déclaré le Chef du gouvernement, lors d’une interview exclusive accordée à la chaîne américaine CNN. Lors de cette entrevue, M. Henry affirme n’avoir aucun souvenir de l’appel téléphonique qu’il a eu avec Joseph Félix Badio, l’un des présumés auteurs intellectuels de l’assassinat de l’ancien Président.

Dans cette entrevue qu’il a accordé depuis sa résidence, Ariel Henry a d’abord nié avoir entravé l’enquête. A en croire le Premier ministre, le Commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Bedford Claude et le Ministre de la Justice, Rockfeller Vincent, avaient été licenciés « pour avoir enfreint la loi ». « Il est important pour nous que le président Jovenel Moïse obtienne justice. C’est fondamental pour nous et nous allons donner tous les moyens à la justice pour que justice soit faite », a-t-il déclaré aux journalistes de CNN.

Même s’il affirme ne pas vouloir interférer dans le procès judiciaire, le Chef du gouvernement a déclaré qu’il suivrait avec le ministère de la Justice, les allégations selon lesquelles des dizaines de citoyens américains et colombiens sont toujours détenus en Haïti, sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux et avec un accès limité aux avocats – en violation de la loi haïtienne.

« Je demanderai au ministère de la Justice d’assurer un suivi et de libérer les personnes innocentes. Nous ne voulons pas garder des gens en prison juste parce qu’ils sont Colombiens ou parce qu’ils sont désignés comme des assassins alors qu’ils ne le sont pas », a annoncé Ariel Henry.

S’agissant de sa relation ou encore ses conversations téléphoniques avec Joseph Félix Badio, l’un des présumés auteurs intellectuels de l’assassinat, Ariel Henry joue la défensive et nie toutes allégations. « Je n’ai aucun souvenir de cet appel téléphonique ou s’il a eu lieu. Cela signifie pour moi que ce n’était pas un appel important, si je ne me souviens pas », a-t-il dit à CNN. Le neurochirurgien affirme n’avoir aucun intérêt à être associé à ces personnes. « Je ne l’ai jamais été et je ne le serai pas », a ajouté M. Henry.

Dans le cadre de cette interview, le Premier ministre a annoncé également la tenue des élections après la révision de la constitution d’Haïti. « Nous réviserons la constitution dans les premiers mois de l’année à venir et les élections auront lieu immédiatement après… », soutient Ariel Henry, qui dit vouloir passer le plus rapidement possible à la restauration de la démocratie.

A ce sujet, le Chef du gouvernement justifie aussi sa décision de renvoyer les membres du Conseil Electoral Provisoire, par le simple fait qu’ils ne peuvent pas organiser des élections, et que le processus pour les remplacer était en cours. Ariel Henry annonce la formation d’un autre CEP, qui dit-il, sera plus consensuel et plus acceptable aux yeux de la société haïtienne.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page