Bél-air : un vieillard brûlé vif, G-9 laisse son empreinte dans un quartier meurtri

Environ 24 heures après l’attaque armée perpétrée par les gangs de la fédération dénommé « G-9 an fanmi ak alye » à Bél-air, les habitants comptent les morts et les dégâts matériels. Les riverains pointent du doigt le pouvoir en place qui, selon eux, utilise Jimmy Cherizier alias Barbecue, Chef de file de ce regroupement de gangs. Inquiets pour leur sécurité, ils lancent un appel à l’aide.

Ils étaient de retour dans la matinée du vendredi 2 avril 2021 dans le quartier, dans le but de constater les dégâts. Des tôles, des planches et des bois usés, brûlés, éparpillés ça et là, des impacts de balles sur des maisons situées dans des couloirs… des pères et mères de famille trouvent difficilement les mots pour décrire ce qui s’est passé. Dans une vidéo publiée sur la chaîne YouTube de « Passion Info Plus », une citoyenne témoigne : « Barbecue ak Jovenel anpeche nou rete la !…Kay nou la, nou paka domi ladann. Nap kouri ak timoun nan men nou. Nou bezwen Lapè. Bèlè pa nan goumen ak moun… »

Dans des rues presque désertes, et au milieu de plusieurs maisons vidées de leurs occupants, un autre citoyen revient sur cette 3e attaque armée subie par le quartier historique du Bél-air. « Les citoyens étaient prisonniers à l’intérieur de leurs propres maisons. Beaucoup de personnes sont blessées par balles », raconte-t-il. A en croire ce riverain, même les personnes agées n’étaient pas épargnées. « Gen granmoun yo voye jete sou do kay. Gen yon pèsonaj 78 lane yo boule tou vivan. Nap mande Jovenel pitye ! », crie le citoyen. Pour lui, Bél-air est en train de payer le prix de sa résistance face au pourvoir PHTK.

Selon les Bél-airiens, les gangs armés du G-9 ont même fait usage de bonbonnes de gaz lacrymogène à l’instar des forces de l’ordre. « C’est un fait assez bizarre. Comment un groupe armé peut se disposer de ces matériels », se questionne un autre habitant, qui a vécu l’assaut du jeudi saint.

De son coté, Jimmy Cherizier alias Barbecue a revendiqué l’attaque et se dit prêt à récidiver, en cas de riposte des hommes du Bél-air. Sans ambages, en toute quiétude, le Chef de file de la fédération des gangs a pris la parole devant les caméras de plusieurs agences en ligne qui ont fait le déplacement ce vendredi, dans son fief à Delmas 6. L’ancien policier annonce la couleur et menace d’attaquer d’autres personnalités et secteurs du pays. « G-9 gen pou li mete pye l atè. Nan politik pa gen fè kado. Nou poko deklanche goumen nou an… E lè sa fèt, nap konn kòman moun goumen…», martèle Barbecue, soi-disant recherché par la police haïtienne.

24 heures après cette attaque armée sanglante, des tirs à l’arme automatique retentissaient encore à Bél-air, où plusieurs familles ont quitté leurs domiciles pour fuir la terreur des gangs armés. Les rues sont presque vides, la vie semble avoir disparu dans un quartier historique qui pourtant se trouve à quelques mètres du Palais national, où règne Jovenel Moïse, le Président de facto.

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