Création de l’Agence Nationale d’Intelligence : « Jovenel Moïse se pose en prédateur des droits humains et en dictateur avéré », crie le RNDDH

Dans un rapport de 8 pages, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a passé au peigne fin le décret portant création de l’Agence Nationale d’Intelligence (ANI) et estime qu’avec cette structure qui donne des pouvoirs extrajudiciaires à ses agents, le président Jovenel Moïse se, accusé de velléités dictatoriales, s’octroie les pleins pouvoirs pour évoluer en dehors de tout cadre légal et institutionnel.

Pour fustiger le pouvoir en place, le RNDDH n’y va pas avec le dos de la cuillère « les décrets du 26 novembre 2020 visent clairement à instaurer dans le pays, au vrai sens du terme, une milice politique qui rappelle la dictature des Duvalier », a indiqué le RNDDH avant de souligner qu’« avec une agence ayant pour attributions, entre autres, de « contrecarrer et de réprimer les actes de menaces et de déstabilisation globale » et la possibilité de condamner pour terrorisme, des personnes indexées à tort ou non, le président Jovenel Moïse se pose sans ambages, en prédateur des droits humains et en dictateur avéré » a-t-il écrit.

Plus loin, le RNDDH estime que « Par rapport à la création de l’ANI proprement dit, il convient de rappeler que l’Etat haïtien débloque déjà chaque mois, un fonds pour les services de renseignement. Par exemple, pour l’année fiscale octobre 2018 – septembre 2019, l’Etat haïtien a déboursé un milliard, quarante-et-un millions, trois-cent-vingt-neuf mille sept-cent-soixante-dix-huit (1,041,329,778) gourdes », a rappelé l’organisation de défense des droits humains qui exige des explications sur les dépenses de ce montant faramineux.

L’ONG souligne que le décret est susceptible de favoriser des injustices. « Ainsi, avec ce nouveau décret sur le renforcement de la sécurité publique, des personnes risquent d’être condamnées pour détention illégale d’armes à feu et de munitions retrouvées dans leur véhicule de transport en commun, sans qu’elles aient été au courant de la présence de ces objets » a-t-elle mentionné.

Dans la foulée, le RNDDH appelle à la mobilisation afin de forcer le président à faire retrait de ce décret jugé illégal et illégitime par toutes les forces vives de la nation. « La réponse à donner au président de la République réside donc dans la dynamique du soulèvement et de la mobilisation de toutes les forces vives du pays », a tempêté l’organisme de droits humains en insistant sur la nécessité de « ramener le président à la raison démocratique en le contraignant à faire retrait pur et simple de l’ensemble de ses décrets anticonstitutionnels qui traduisent clairement la volonté du régime PHTK de restaurer la dictature en Haïti, au mépris des acquis démocratiques.

Joubert Joseph / HIP

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