Suspension des activités du CARDH : s’agit-il d’un coup politique ?

Face à l’insécurité féroce qui sévit depuis un bon bout de temps en Haïti et des menaces “mises à exécution”, le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits de l’Homme (CARDH) a décidé d’arrêter provisoirement ses activités. L’annonce a été faite dans un communiqué publié en date du 22 novembre 2023. 

L’organisme de défense des Droits humains mené par Me. Gédéon Jean a fait savoir qu’il était dans l’obligation de limiter ses activités depuis plusieurs mois suite à des menaces dont étaient l’objet son personnel. “En raison d’informations et d’indices concordants indiquant qu’il était sous la menace, le Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH) a adopté des mesures réduisant ses activités depuis des mois », lit-on dans le communiqué.

L’organisation qui lutte pour le respect des Droits humains depuis plusieurs années dans le pays dit attendre que des mesures de protection soient prises pour qu’elle puisse continuer à accomplir sa mission. Le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits Humains était l’une des rares organisations qui se donnaient la peine de suivre pas à pas le déroulement du dossier relatif à l’assassinat de Jovenel Moïse. L’organisation publie également des rapports sur les cas de kidnapping dans le pays.

En sa qualité d’acteur à part entière de la cause de la démocratie, de l’État de droit et des droits de l’homme en Haïti, le Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (CARDH) soutient qu’il fait son travail en toute indépendance et selon les principes régissant le fonctionnement d’une institution de droits de l’homme devant être apolitique et dont l’objectif premier doit viser la défense des droits des plus vulnérables.

Le CARDH exige les autorités à mettre en place des mesures nécessaires en vue de protéger les défenseurs des droits de l’homme et de créer les conditions pour qu’ils exercent leur travail, conformément à la Déclaration des Nations Unies sur les défenseurs des droits de l’homme (résolution 53/144).

Insécurité féroce, c’est la cause avancée par Me. Gédéon Jean pour tenter de justifier la mise en veilleuse du CARDH. Mais plus d’un se demandent si c’est la vraie raison. Des observateurs avisés persistent à croire que cette décision a été prise en raison du fait que Gédéon Jean est en bonne position pour devenir membre du prochain Conseil Électoral Provisoire. Son nom ne cesse d’être cité comme le représentant du secteur des droits humains au sein du CEP.

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