Dossier Sherlson Sanon : rejetant les fausses accusations, RNDDH affirme avoir joué son rôle de « promoteur de la loi » 

Dans un dossier rendu public ce mardi 24 janvier 2023, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a dit avoir appris qu’en date du 20 janvier 2023, Sherlson SANON a été jugé par le Tribunal criminel de Port-au-Prince siégeant sans assistance de jury, pour association de malfaiteurs et dénonciations calomnieuses. Il a été condamné à un (1) an d’emprisonnement. Et, puisqu’il avait déjà passé en prison la peine dont il aurait écopée s’il avait déjà été condamné, il a bénéficié de la Loi de Lespinasse et a été libéré. Reproché d’être responsable de la détention préventive illégale et arbitraire, pendant dix (10) années, de Sherlson SANON dans le cadre de ce dossier, le RNDDH a décidé de faire le point. 

« Le 12 mars 2013, le nommé Sherlson SANON qui a aussi affirmé s’appeler Andrebert SANON, s’est présenté au local du RNDDH et a déclaré vouloir porter plainte. Et, aux termes du protocole de réception de plaintes et d’accompagnement du RNDDH, il a été reçu et entendu par un membre de l’équipe technique. Lors de son entretien, il a affirmé avoir reçu l’ordre de l’ex-sénateur Joseph LAMBERT, d’assassiner Levaillant LOUIS JEUNE et Sorel JACINTHE, deux (2) anciens députés de la 49ème législature auxquels l’ex-sénateur reprochait leurs déclarations selon lesquelles il ne pourrait vivre en Haïti sans la protection de l’immunité parlementaire ou sans occuper un poste au plus haut niveau de l’Etat. A la question pourquoi il a été lui-même choisi pour exécuter ce double assassinat, Sherlson SANON, a déclaré appartenir à un gang armé dénommé Base Kakos, basé à Jacmel et impliqué dans la perpétration de plusieurs actes attentatoires aux vies et aux biens, à l’encontre notamment de personnes vivant dans le département du Sud-est », a écrit l’organisme dont Pierre Espérance est le Directeur exécutif en guise de rappel des faits. 

Face à la gravité des déclarations de Sherlton Sanon révélant que son gang avait perpétré un nombre considérable d’assassinats et d’enlèvements, le RNDDH avait pris le soin d’informer ce dernier qu’il devait se mettre à la disposition de la Justice, tout en soulignant à son attention les risques d’arrestation et de détention qu’il encourait. « Sherlson SANON a accepté, arguant que pour avoir décidé de ne pas exécuter l’ordre qu’il avait reçu, il s’était mis en difficulté », a précisé la RNDDH, soulignant avoir alors décidé d’accompagner Sherlson SANON chez un notaire pour réitérer par devant un officier assermenté, ses déclarations. « Ce qui a été fait le 23 avril 2013 », a mentionné l’organisme de défense des droits humains, respectable et respecté. 

Après être revenu de fond en comble sur le parcours judiciaire du dossier, le RNDDH a conclu qu’il s’agit d’une affaire de gangs armés, d’utilisation de gangs armés par des hommes politiques et des hommes au pouvoir. « Le RNDDH l’avait tout de suite compris. Et, c’est parce que l’organisation avait pris les déclarations de Sherlson SANON au sérieux qu’il avait appliqué le protocole plus haut détaillé. Toutes les informations relatives au dossier de Sherlson SANON, que détenait le RNDDH, avaient été rendues publiques. Des conférences et des points de presse ont été donnés par le RNDDH, par l’avocat de Sherlson SANON, par les anciens députés Levaillant LOUIS JEUNE et Sorel JACYNTHE et même par certaines des nombreuses personnes indexées par Sherlson SANON. Le RNDDH souligne à l’attention de tous-tes qu’il est une organisation de promotion et de défense des droits humains pour laquelle le respect des garanties judiciaires tant des victimes que des bourreaux, est très important », peut-on lire dans le document.

Regrettant que le dossier de Sherlson SANON ait été traité par la Justice haïtienne dans le seul souci de protéger les personnes qui avaient été indexées par lui, le RNDDH a tenu à souligner à tous-tes que, dans un pays où tous les indicateurs des droits humains sont au rouge, rien ne l’écartera du chemin qu’il s’est tracé, guidé par les principes et valeurs de droits humains. « Le traitement du dossier de Sherlson SANON est l’occasion pour le RNDDH de renouveler toute sa confiance dans son staff qui, depuis 1982, fournit un travail important, sans commune mesure avec les nombreux défis auxquels il est confronté. Le RNDDH rejette toute tentative de déplacer la responsabilité de la détention illégale et arbitraire, pendant dix (10) ans, de Sherlson SANON, et de la lui faire endosser. En ce sens, il rappelle que le droit d’ordonner l’incarcération d’un individu revient aux autorités judiciaires. Ce sont elles-mêmes qui sont responsables de tous cas de détention préventive illégale et arbitraire. C’est donc à ces autorités que toutes les victimes de violations de leurs garanties judiciaires doivent s’en prendre, en vue de les dénoncer et d’exiger réparations », a conclu le document. 

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